La Commission Vérité et Réconciliation de Gambie, mise en place après du président dictateur aux petits pieds « recommande la poursuite de Yahya Jammeh et de ses complices devant un tribunal international, dans un pays d’Afrique de l’Ouest autre que la Gambie, sous l’égide de la Communauté économique des États ouest-africains (Cédéao) et ou de l’Union africaine », notamment pour « meurtres, détentions arbitraires, disparitions ».
Selon son rapport rendu public le 24 décembre, « durant une période de 22 ans, à partir du 22 juillet 1994 », soit dès sa prise de pouvoir, « Yahya Jammeh et ses collègues (membres de l’APRC, le parti présidentiel) et d’autres co-auteurs ont perpétré de graves crimes en Gambie ».
Le ministre gambien de la Justice, Dawdu Jallow, qui présentait le rapport, a même précisé que le Sénégal avait encore à disposition « l’infrastructure nécessaire qui avait jugé Hissène Habré », ancien chef de l’État tchadien condamné à la prison à vie en 2016 par une juridiction africaine pour crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement, avant de décéder du Covid-19 en août dernier.
Après donc tant de tergiversations, de démarches obscures teintées de corruption et de jeux d’intérêts, le problème du président-sanguinaire revient entre les mains du peuple gambien et de son histoire.
Avec RFI