Les débats sont clos dans l’affaire opposant la cinéaste Hadya Présie à l’opérateur comique Thierno Mamadou Dansoko au tribunal de première instance de Dixinn.
Dans leurs plaidoiries, les avocats de la partie civile ne sont pas passés par le dos de la cuillère: «Contrairement à ce qu’elle raconte ici, elle était mariée en Belgique. Elle a quitté son foyer, pour des raisons que nous ne pouvons évoquer ici. Elle vit du social, parce qu’elle a refusé d’étudier. Hadya Présie est un danger, elle a quitté la Belgique pour faire chanter des gens, notamment notre client. C’est pourquoi, nous vous demandons de tirer toutes les conséquences du droit. Notre client a subi des préjudices énormes. Nous vous demandons de condamner les prévenus à 3 milliards de francs guinéens à titre de dommage et intérêt, la publication de la décision dans cinq sites internet et dans cinq journaux, de leur interdire d’héberger sur les réseaux sociaux».
Le représentant du ministère public a abondé dans le même sens. Il se dit convaincu que les faits allégués «contre les prévenus sont clairement établis. Elle a confirmé avoir demandé les 80 000 dollars et la voiture. C’était un plan diabolique, méchant. Elle voulait faire effondrer M. Dansoko. Nous vous demandons de les retenir dans les liens de la culpabilité, en condamnant Hadiatou Bah à quatre ans et six mois de prison dont trois ans avec sursis. Quant à ses coaccusés, Mamadou Aliou Kanté et Mohamed Chérif Conté, condamnez-les à 18 mois de prison et au paiement de cinq millions de francs guinéens à titre d’amende. Il faut également les condamner à une interdiction d’héberger sur les réseaux sociaux, notamment Facebook pendant cinq ans ».
La défense elle, s’est évertuée à démonter les arguments du ministère public : «Nous sommes surpris que le ministère public nous serve un procès de supputation. Pourquoi le parquet ne veut pas entendre parler des sentiments, des harcèlements venant de M. Dansoko ? Le problème est parti de là. C’est lui la source de cette affaire. Nous sommes convaincus que nos clients sont innocents, qu’ils ne se reprochent de rien, mais si par extraordinaire, vous entrez en condamnation, nous vous prions de les condamner au temps mis en prison. Tenez compte de leur statut de délinquants primaires», demande Me Ousmane Mansaré.
Pour leur dernier mot, Hadya Présie et ses coaccusés ont réitéré leur jeunesse, leur innocence : «Je n’ai jamais fumé, je n’ai jamais été mariée, mais on peut dire tout ce qu’on veut. Je ne comprends pas comment Monsieur Dansoko peut venir mentir devant un juge, pour se sauver. Je suis en prison, parce que j’ai refusé de coucher avec lui», clame la cinéaste.
Le juge a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 24 février prochain.
Yacine Diallo