Ce système permet de contrôler électroniquement les flux migratoires aux points de passages frontaliers entre les deux pays.
Pays de départ, de destination et de transit des migrants, la Guinée a installé le Système d’information et d’analyse des données sur la migration (MIDAS, en anglais) au niveau de Kolenda, et de Kourémalé, sur la frontière avec le Mali voisin. Cela a été rendu possible à la faveur d’un appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui a également formé dix agents de la police guinéenne de l’immigration sur l’utilisation de ce système. Cet appui s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement des capacités de gestion des frontières et des migrations en Guinée » financé par l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA).
La Guinée et le Mali partagent une frontière terrestre commune longue de plus de 850 kilomètres. Élaboré par l’OIM, le MIDAS est déployé aux points de passage frontaliers des États qui le demandent. Il a la capacité de collecter, traiter, stocker et analyser les informations des voyageurs et de partager des données en temps réel sur l’ensemble du réseau de frontières nationales, a souligné l’OIM. Ce système permet aux États de surveiller plus efficacement les personnes qui entrent et sortent de leur territoire par terre, air et mer, tout en fournissant une base statistique solide pour la planification liée aux politiques de migration, a-t-on ajouté.
En effet, le MIDAS, entièrement géré par les services de l’État, permet un enregistrement moderne et informatisé des données biométriques des voyageurs entrant et sortant. Il s’agit d’analyser les tendances migratoires, d’assurer la sécurité et de soutenir des politiques publiques informées. Depuis 2012, l’OIM accompagne la Guinée par un appui technique et matériel pour la collecte et l’analyse des données migratoires au niveau des postes de Police aux frontières, afin de « relever les défis de la sécurité et de la gestion des frontières », a-t-on rappelé.
Confrontée à de nombreuses menaces en matière de sécurité (terrorisme, conflits intercommunautaires, crimes organisés), l’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont actuellement parmi les régions les plus sensibles et instables d’Afrique. Dans ces régions, plusieurs États n’ont actuellement pas les ressources pour contrôler efficacement leurs frontières poreuses et garantir la sécurité de leurs citoyens, selon l’OIM.
Agence de presse allemande, dpa