Défendre le processus transitoire jusqu’à son terme, promouvoir sa réussite sont, entre autres, missions que se fixe le FNDT, Front national pour la défense de la Transition qui devrait durer trois ans. Le mouvement a été lancé le 14 mai à Coyah. Son coordinateur national, Keamou Bogola Haba qui avait précédemment suspendu ses activités au sein de l’ANAD, Alliance nationale pour l’alternance démocratique. «Pendant cette transition, il faut accepter de dépolitiser nos communautés, les unir autour des valeurs communes qui nous rassemblent sur un agenda national partagé. Comme cette transition militaire importante de notre histoire que dirige avec neutralité et rigueur notre humble frère Mamadi Doumbouya », écrit-il sur sa page Facebook. Pour lui, la diversité, l’enthousiasme et les échanges dans un cadre idéal et pacifique «nous montre une fois de plus l’importance de notre union dans la diversité lorsque nous décidons par moment de tout dépolitiser pour regarder vers la même direction.»
Ayant été du FNDC, Front national pour la défense de la Constitution, Keamou Bogola Haba a pris ses distances avec la plateforme, le fer de lance de la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Si le FNDC s’oppose ouvertement à une longue Transition, et en guise de protestation, menace de descendre dans la rue, le FNDT, lui, approuve la durée de trois ans et s’engage pour sa réussite. Il s’oppose à toute forme de manifestation durant ce processus transitoire. Il est perçu comme proche de la junte. Justement, depuis son retrait «temporaire» de l’ANAD, Keamou Bogola Haba est accusé de rouler pour les autorités de la Transition, soupçonnées par une large partie de la classe politique de vouloir rester pour longtemps au pouvoir.
Dans sa feuille de route, le FNDT affirme haut et fort vouloir promouvoir l’intérêt supérieur de la Guinée « affectée négativement par les intérêts partisans, conséquences pernicieuses d’un libéralisme mal adapté. » Il vise aussi à promouvoir l’unité nationale, la stabilité sociale, la mise sur pied des «institutions fortes à la place des hommes forts.»
Chez nos confrères de Guinéematin, Keamou Bogola Haba, explique que la nécessité de mettre en place le FNDT, s’explique par le fait que «ce qu’ils ont fait en 2009 contre le CNDD. Aujourd’hui, ils veulent recourir à la même recette contre le CNRD. Mais, cela ne marchera pas cette fois, parce que nous avons mûri, nous ne sommes plus des enfants. Nous allons sensibiliser le peuple de Guinée pour qu’il ne se laisse pas manipuler par des coalitions contre nature qui veulent mettre en péril la République. Donc, le Front national pour la défense de la République va multiplier la sensibilisation pour exposer le plan machiavélique qu’ils veulent mettre en place », explique M. Haba. Selon lui, une fois que la Transition sanctionnée par l’élection d’un Président de la République, le FNDT redeviendra FNDR, Front national pour la défense de la République.
Yaya Doumbouya