Si l’on s’accorde que les résultats des examens nationaux sont catastrophiques, il ne faudrait pas occulter la qualité de notre système éducatif en régression d’année en année. Nous avons d’énormes défis à relever. En 2018, l’Indice de Compétitivité Globale classait la Guinée 133ème rang et 122ème sur 137 pays, respectivement pour l’enseignement primaire et le supérieur. Ce classement nous apprend suffisamment sur la détérioration de notre système éducatif dans sa globalité qui continue à produire sans relâche des chômeurs. Ceci n’est pas sans lien avec les multiples échecs enregistrés au niveau des examens nationaux.
A notre entendement, la première cause de cette détérioration résulterait du comportement des parents. La plupart d’entre nous n’assumons pas notre responsabilité en tant qu’éducateur. L’on oublie que l’éducation commence tout d’abord en famille avant l’école. Rares sont les parents d’élèves qui vérifient les cahiers de leurs enfants ou qui se rendent à l’école pour s’assurer de la présence effective des enfants ou encore assister à la proclamation des résultats scolaires. Nous pensons que payer des frais de scolarité dans des grandes écoles privées ou encore des frais pour des révisions à domicile suffisent. Les enfants sont parfois laissés à leur sort. C’est lorsqu’ils échouent qu’on essaie de situer les responsabilités.
Autres responsables
A l’image des parents, les élèves ont une grande part de responsabilité dans cet échec (cas spécifique du bac). Nombre d’entre eux ne fournissent aucun effort pour encourager les enseignants dans leur travail. De plus, avec l’avènement de la technologie, ils passent tout leur temps sur les réseaux sociaux, même pendant la période des examens nationaux. En dépit de cette situation, rares sont les écoles qui font redoubler les élèves en classe intermédiaire afin de les pousser à mieux travailler. Tout ceci contribue à miner d’avantage notre système éducatif.
Les enseignants ont également leur part de responsabilité dans la détérioration de notre système éducatif. Il existe une corrélation entre leur responsabilité et celle des fondateurs ou dirigeants des écoles, l’Etat qui est censé les encadrer et assurer leur formation ainsi que le contrôle de leurs activités quotidiennes via l’Inspection Générale du Travail.
Nous estimons que l’Etat guinéen a la plus grande part de responsabilité dans cette situation. C’est lui qui nomment ceux qui font fonctionner le système éducatif national. Un choix qui parfois a été fondé sur la base de critères politiques. Certains dirigeants sont désignés non pas à cause de leur compétence mais plutôt en raison de leur appartenance politique. C’est pourquoi nous assistons sans cesse à des détournements des ressources dédiées au système éducatif de leur destination, impunément. De plus, l’Etat est quasiment absent au niveau du préscolaire.
L’avenir, c’est l’éducation
De nos jours, peu d’écoles maternelles privées jouent pleinement leur rôle, faute de contrôle. Ce n’est pas pour rien si les élèves d’aujourd’hui ont du mal à lire, écrire, ou encore à s’exprimer correctement en français.
Nous pensons que l’avenir de notre pays dépendra du système éducatif qui sera mis en place. Nous osons espérer que ce travail à l’image de tous les autres travaux réalisés sur cette problématique depuis la sortie des résultats des examens nationaux notamment le baccalauréat, aura un impact positif sur les décisions futures, pour des véritables réformes dans ce secteur délaissé.
Pour remédier aux maux dont souffre notre système éducatif pré-universitaire, nous pensons qu’il sera nécessaire de faire un diagnostic total, avant de préconiser toute réforme. Cela passera forcément par le renforcement des capacités des formateurs, l’augmentation du budget alloué à l’éducation afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants qui ont toujours été relégués au dernier plan des préoccupations des dirigeants…
Safayiou DIALLO
Citoyen guinéen