Le vendredi 23 septembre, a eu lieu au Chapiteau du palais du peuple de Conakry, la cérémonie de lancement de l’élaboration d’une Stratégie nationale de développement de l’artisanat. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une politique de valorisation du secteur.
La cérémonie a été présidée par le ministre de la Culture, du tourisme et de l’artisanat, initiateur du projet, avec l’appui financier du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). En présence de ses homologues de l’Information et de la communication, de l’Enseignement supérieure et de la recherche scientifique. Placée sous le thème « L’artisanat au cœur de la refondation », cette Stratégie est en cours d’élaboration avancée par la Direction nationale de l’artisanat, de l’Office national de la promotion de l’artisanat, ainsi que les structures faîtières de l’artisanat guinéen.
Le document qui en résultera sera présenté le 28 septembre dans un réceptif hôtelier de Kaloum, pour adoption. Une fois adopté, il offrira une vision d’ensemble du secteur, permettra d’avoir un plan de réponse aux besoins des artisans, renforcera le capital humain et promouvra l’artisanat et le commerce, à en croire les initiateurs du projet. Il va recenser les difficultés du secteur, faciliter l’accès au financement des artisans, favoriser leur formation, leur perfectionnement et en conséquence leur employabilité.
Bénéficier des marchés publics
La Guinée compte plus de 200 métiers artisanaux, selon la Fédération nationale des artisans de Guinée (Fenag). Son président, Elhadj Boubacar Fofana, soutient que son institution, à travers ses groupements et associations, compte plus de 300 000 membres, dont plus de 200 000 jeunes apprenants. Il regrette le manque de villages artisanaux à Conakry pour faciliter l’accessibilité des produits artisanaux aux étrangers ; le non accès aux commandes publiques ; le manque d’appui technique et financier des artisans lors des foires et expositions ; le déguerpissement des ateliers artisanaux sur toute l’étendue du territoire nationale. Le président du Fenag souhaite la création d’une structure de financement spécialisé ; des ateliers pour la formation et le perfectionnement des apprentis artisans ; le renouvellement des équipements de production et des infrastructures artisanales.
Elhadj Boubacar sollicite l’octroi de 20 % de la commande publique aux artisans guinéens, comme la confection des tables-bancs, la production des outils et machines agricoles.

L’artisanat, un vecteur de croissance
Le ministre de la Culture, Alpha Soumah « Bill de Sam », a précisé que la Stratégie nationale de développement de l’artisanat fournira « une orientation claire sur tous les projets et activités de développement et de promotion de l’artisanat pour les dix prochaines années ».Elle constitue une suite logique de la lettre de politique de développement de l’artisanat. Selon Alpha Soumah, l’artisanat guinéen « fournit 40 % de la production manufacturière à une population à faible pouvoir d’achat » et « occupe 15 à 20 % de la population active du pays. Soit le 2e secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural, derrière l’agriculture ».
La preuve, selon toujours le ministre de la Culture, que l’artisanat est un puissant secteur porteur de croissance qui joue un rôle de premier plan dans la lutte contre la pauvreté.Et de ce fait, sa vulgarisation et sa valorisation tient à cœur son département.
Abdoulaye Bah