Dans un communiqué diffusé ce lundi 10 octobre sur les réseaux sociaux, le Groupe fréquence médias GFM composé notamment de la radio FIM FM, a annoncé que pour des « raisons politiques » subies par son PCA, le numéro de son émission « Mirador, n’aura pas lieu ». Elle a présenté ses excuses à son invité prestige, Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, pour le désagrément causé.
Mamadou Antonio Souaré, pas d’accord
Le Président du Conseil d’administration du Groupe Fréquence Médias (GFM) a, lui, exprimé son « étonnement » et son « désaccord ». Son communiqué est là.
« Le Président du Conseil d’administration du Groupe Fréquence Médias (GFM), a lu avec un grand étonnement le communiqué publié par la Direction Générale de FIM FM sur sa page Facebook, relatif à la non-tenue de l’émission Mirador, ce lundi 10 octobre 2022.
Le PCA exprime tout son désaccord avec ledit communiqué, et rassure ne faire l’objet d’aucune pression venant de qui que ce soit.
Le PCA réaffirme l’indépendance dudit média et sait compter sur le professionnalisme dont ses journalistes ont toujours fait preuve.
Le PCA du GFM »
Le gouvernement a réagi
Dans sa réaction, le gouvernement parle de « discrédit sur les autorités de la Transition » et dénonce « victimisation sans fondement et d’une suspicion insidieuse ». Le ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, précise que « seules la Justice et la HAC ont le pouvoir d’interdire, de suspendre ou d’interdire une émission ou un journaliste de micros ». Son communqué est là : « C’est avec beaucoup de regret que nous avons lu sur les réseaux sociaux que l’émission Mirador de FIM FM de ce lundi 10 octobre 2022 n’aura pas lieu en raison de « pressions politiques que le président du Conseil du Groupe Fréquence Médias aurait subies ».
Nonobstant ce que la Direction Générale du Groupe Fréquence Médias appelle « pressions politiques », dont l’objectif est évidemment de jeter le discrédit sur les autorités de la Transition, c’est le lieu de souligner qu’en République de Guinée, seules la Justice et la HAC ont le pouvoir d’interdire, de suspendre ou d’interdire une émission ou un journaliste de micros.
Or, dans le cas d’espèce, aucune de ces institutions n’a agi dans ce sens. Il appartenait alors à FIM FM de réaliser son émission et attendre qu’elle soit interrompue par une quelconque autorité. Mais, au lieu de faire preuve de professionnalisme en se libérant du joug du Président de son Conseil d’administration, par un exercice plein et entier de sa responsabilité de service publique, la Direction Générale de FIM FM a préféré l’aventure d’une victimisation sans fondement et d’une suspicion insidieuse qu’elle fait alimenter contre nos institutions.
Le journalisme étant une question de faits, il appartient désormais aux journalistes de FIM FM d’apporter la preuve de ce qu’ils appellent « pressions politiques ». Il y va de leur crédibilité et du respect élémentaire de la déontologie du métier.
En ce qui nous concerne, nous rappelons que le processus de refondation qui est en cours dans notre pays est contraire à toute restriction d’une quelconque liberté d’expression.
Les autorités de la Transition soulignent avec force leur attachement aux principes démocratiques et de l’État de droit, au premier rang desquels figure la liberté de la presse. Le Président de la Transition, à chaque rencontre avec les hommes et les femmes de médias, a systématiquement, exhorté les journalistes à exercer leur métier en toute indépendance, notamment dans le sens de la critique de l’action publique et d’investigations approfondies pour dénoncer les dérives qui gangrènent notre pays.
Le Président de la Transition, le Premier Ministre et l’ensemble du gouvernement montrent ainsi leur attachement aux valeurs qui fondent notre République, à travers la liberté, l’indépendance et de la justice. »
Pourvu que la liberté de la presse se porte mieux en Guinée.