La septième audience du procès des massacres 28 septembre 2009 a démarré ce lundi 17 octobre au tribunal de première instance délocalisé à Kaloum. L’accusé Marcel Guilavogui est revenu à la barre. Il répond aux questions du procureur. « Vous appartenez à la garde présidentielle de Moussa Dadis Camara qui a très malheureusement été au stade du 28 septembre ce lundi noir, qui on doit tenir pour responsable ? » Marcel répond : «Selon vous, moi je n’ai pas été au stade ». Le procureur insiste, l’accusé répond qu’il ne sait pas. «Vous déteniez un fusil PMAK, vous avez tiré à l’air, parfois sur la foule », lui dit le Procureur. Inscrit dans le nihilisme, l’accusé a nié : « Je n’ai jamais tiré, parce que je n’ai pas été au stade. » Et le pistolet ? Reprend le procureur. « Je n’avais pas de pistolet », réplique Marcel. « Vous avez dit que vous aviez fait un accident, la langue était coupée sans produire un document de preuve ? » L’accusé dit qu’il avait déposé l’ordonnance à la justice. Et le procureur de rétorquer que l’ordonnance n’est pas versée au dossier et enchaîne : « Quand vous avez fait l’accident, est-ce que votre chef direct Aboubacar Toumba Diakité était au courant ? » «Oui, il était au courant », répond Marcel Guilavogui. Et le président Moussa Dadis ? Marcel de répondre : «J’avais décidé de ne pas l’informer, parce qu’il tenait trop à moi ». «Pourquoi vous ne l’avez pas informé particulièrement ? », lui questionne le procureur. « Parce que, c’est mon oncle », répond-il. «Ah, vous reconnaissez que c’est votre oncle ? «Oui c’est mon oncle. »
«Est-ce que vous étiez l’adjoint de Toumba Diakité ? » « Formellement, je n’ai pas été nommé par décret, nous étions ses subordonnés, on obéissait aux ordres », répond l’accusé. «Vous reconnaissez que vous êtes son adjoint ? » « Les gens le disent », répond Marcel Guilavogui. «Est-ce que étiez à la clinique Ambroise Paré le 21 ou le 27 septembre 2009? » « Je ne me souviens pas », dit Marcel. Le procureur rappelle qu’il détient les factures de tous les militaires qui ont été admis à la clinique Ambroise Paré. « Vous, vous étiez passé les 20 et 21 septembre », lui dit-il. Et de continuer que sur le témoignage de François Lonsény Fall, Marcel Guilavogui, Toumba Diakité et Thiegboro étaient au stade le 28 septembre 2009. L’accusé répond : «J’ai été confondu. »
Ansoumane Camara dit Bafoé fonctionnaire de police, en qualité de témoin entendu devant le juge d’instruction, a dit que Marcel Guilavogui, Toumba Diakité étaient au stade. «Ce n’était pas moi », nie Marcel Guilavogui. L’audience se poursuit.
Mamadou Adama Diallo