Les juridictions guinéennes sont encore dans la léthargie. Alors qu’ils n’ont pas hésité une seconde à faire leur mea-culpa devant le colonel Mamadi Doumbouya au lendemain du Coup d’Etat du 5 septembre 2021, les tenants de la justice n’arrivent toujours pas à changer le visage de ce secteur.
Entre lenteurs dans le traitement des dossiers et renvois intempestifs des audiences, le système judiciaire est à la peine. Cela agace sérieusement le Garde des Sceaux. Alphonse Charles Wright croit savoir les raisons de ce retard à l’allumage, il prend de nouvelles décisions : «On ne peut pas comprendre qu’à Dubréka, les audiences commencent à 8h 30 et qu’à la Cour d’Appel de Conakry qu’elles commencent à 12 heures ou 14 heures. C’est un exemple que je donne. Alors qu’on est assis au bureau en train de parler ou de suivre la télé. Tous les postes téléviseurs dans les bureaux doivent être descendus. Pourquoi ? La raison est simple. Le magistrat, quand il est seul pour examiner un dossier et apporter la solution, il prend beaucoup plus de temps que quand il est avec le justiciable qui comparaît. Dans les bureaux, chacun regarde la télé, les dossiers sont là, personne ne s’en occupe, le travail n’est pas fait. A l’audience, on dit : renvoi à huitaine, désormais tout renvoi doit être motivé».
Sur ces renvois, les différents tribunaux de Conakry sont rois. Au-delà du fait que les audiences démarrent toujours vers midi, à chaque audience, les renvois sont légion. Le ministre de la Justice n’a donc pas totalement tort.
Après ce recadrage, le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry s’est engagé à régler cette situation : «En notre qualité de surveillant, nous allons veiller sur les parquets de notre ressort, nous procéderons aussi à un contrôle régulier des officiers de police judiciaire ».
Au-delà de ce coup de gueule, le ministre Charles Wright a fait muter ou remplacer les régisseurs des différentes prisons du pays.
Yacine Diallo