Suspendu le 21 décembre dernier, le procès sur le massacre du 28 septembre 2009 a repris ce lundi 9 janvier, pour la 33ème fois, depuis son ouverture, il y a 3 mois. C’est la 7ème comparution du capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la transition de 2009, accusé de complicité d’assassinat, meurtre, pillages, incendie volontaire, entre autres. L’accusé continue à nier les faits, en répondant aux questions de la partie civile. Droit dans ses bottes, Capitaine Dadis dit n’être responsable de rien. Il commence par esquiver des questions liées à sa responsabilité de chef de l’Etat : «Un chef d’Etat ne peut pas tout savoir. Il n’est pas un dieu». Ensuite, il poursuit en disant qu’il n’a pas de réponse ou qu’il ne sait pas. Maître Gilbert Camara demande :
Étiez-vous au courant de la réunion des officiers supérieurs de l’armée ? « Non », répond Moussa Dadis avant de dire que le chef d’état-major général de l’armée peut tenir des réunions sans informer le chef de l’Etat. Pour étayer ses arguments, montrer que le pouvoir à l’époque était farouchement opposé à la manifestation, l’avocat sort un communiqué du ministre de l’Administration du territoire d’alors, Frédéric Loua. Le communiqué présenté sous forme de menace annonçait, entre autres : «Quiconque manifestait s’exposait à la rigueur de la loi ». A cela, le capitaine Dadis s’est contenté de dire que cela ne l’engage pas.
Par rapport à son lien avec Moussa Tiegboro Camara, ministre Secrétaire général chargé de lutte contre le banditisme, l’ancien président dit que celui-ci relevait de lui et que le maintien d’ordre était le rôle régalien de Tiegboro. Dadis soutient qu’il ne le rencontrait pas souvent. Même pour les comptes rendus de mission. Quand l’avocat a insisté, il a reconnu qu’il rencontrait Tiegboro Camara, quand il le commettait à « des missions ». C’est pourquoi, quand le massacre a été perpétré, il lui aurait donné des instructions d’envoyer les leaders dans une clinique.
Le procès se poursuit avec les questions de la partie civile.
Ibn Adama