Dans la matinée, l’ancien président Moussa Dadis Camara à la barre était relativement calme, il avait même choisi de ne pas répondre à de nombreuses questions. Il a fallu que l’avocat ouvre la brèche sur les mouvements de soutien en sa faveur que l’ancien président s’est réveillé. «Les mouvements de soutien étaient les prémices du complot. En ce moment, si vous entendiez Sékouba Konaté parler de ma candidature ou du soutien qu’il avait pour moi, vous alliez penser qu’il allait mourir pour moi. Alors qu’au fond, c’était faux. Ils ont utilisé ces mouvements pour m’atteindre», accuse Dadis.
L’avocat de rebondir : « Si vous aviez passé un communiqué sur les ondes des médias publics et privés pour dire que vous n’alliez pas vous présenter, tous les mouvements de soutien doivent disparaître. Est-ce qu’il y aurait eu ce massacre ? » Au lieu de répondre, l’ancien chef de la junte s’emporte et explique qu’il ne pouvait pas prédire quoique ce soit. «Aucun homme n’est parfait, j’ai parlé de l’inexpérience. C’est l’inexpérience, je me suis rendu compte tard. Je suis un homme comme tous les autres». Continuant sur cette piste, l’avocat continue en disant que c’est l’intention de Dadis de rester au pouvoir qui a provoqué le massacre du 28 septembre. Piqué au vif, Moussa Dadis Camara dit d’abord qu’il a répondu à la question, mais il continue en accusant son entourage de l’avoir induit en erreur : «C’est à cause de ces gens que nous sommes retrouvés aujourd’hui derrière les barreaux. J’ai fait trop confiance. Je ne prenais aucune décision sans associer le général Sékouba Konaté…»
L’ancien président du CNDD soutient toujours qu’il a été victime de complot. Le procès est suspendu et reprend demain, 10 janvier.
Ibn Adama