Mercredi 8 février, 47eme jour du procès du massacre du 28 septembre 2009. Adjudant Paul Mansa Guilavogui accusé de non-assistance à personne en danger, séquestration, tortures, continue de nier les faits qui lui sont reprochés. Il maintient qu’il n’a jamais participé à une séance de tortures de qui que ce soit au camp Koundara. Selon lui, il était à la sentinelle et ne s’intéressait pas aux détenus qui étaient transportés au camp. D’ailleurs, répète-t-il, il a été une fois sanctionné parce qu’il avait aidé un détenu.

Pourtant, les avocats de la partie civile sont formels : de nombreuses victimes de tortures ont témoigné qu’elles ont été torturées au camp Koundara et que ce sont les noms du commandant du camp Beugré et Paul Mansa Guilavogui, qu’on appelait à l’époque sergent Paul, qui reviennent souvent. Il aurait fait des actes inhumains à des citoyens qui avaient été arrêtés, puis conduits et torturés dans le camp. Notamment, ils auraient versé de l’eau chaude sur eux, les faire passer des heures sous le soleil, leur infliger des sévices corporels et les obligeaient à chanter le nom de Dadis Camara. Paul Mansa a réfuté toutes ces accusations. « Un être humain ne peut pas faire ça à son semblable. Quand j’ai intégré l’armée, j’ai prêté serment de défendre la population, pas lui faire du mal ».

Seulement voilà, les avocats relèvent des contradictions dans les déclarations de Paul. Il ne reconnaît pas de nombreuses déclarations contenues dans le procès-verbal d’instruction au motif que le juge d’instruction ne lui avait pas traduit ses propos dans sa langue, avant qu’il ne signe le PV.

Néanmoins, Paul Mansa reconnaît certains passages. « Ce que j’ai dit, je reconnais, ce que je n’ai pas dit, je ne reconnais pas », at-il affirmé. Son avocat, Maître Mohamed Abou Camara, soutient que le processus de son interrogatoire a été biaisé dès l’enquête préliminaire aux services spéciaux dirigés par Moussa Tiégboro Camara et aussi au cabinet du juge d’instruction où il n’aurait pas bénéficié de l’assistance d’un avocat encore moins d’un interprète.

La partie civile pense que c’est une stratégie de défense que de se précipiter à la barre, solliciter un interprète, sinon Paul Mansa s’exprime bien en français, fait remarquer la défense. C’est lui-même qui a renoncé à l’assistance d’un avocat. « Cette stratégie ne passera pas à la barre, il répondra de ses actes », a dit Maître Saa Millimouno de la partie civile.

L’audience qui se tient au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à Kaloum, a été renvoyée au lundi 13 février.

Ibn Adama