Il serait superflu de dire que le nouveau capitaine du navire Guinée est soumis à des pressions de toutes sortes. Les uns lui disant qu’en tant que Guinéen, il a les mêmes droits que ceux qui veulent ôter le morceau de viande de sa bouche. Par conséquent, il devrait résister aux pressions, rester au pouvoir contre vents et marées.
D’autres, certainement les moins nombreux, l’incitent à respecter sa parole de soldat, à partir au terme de la transition. Quitte à revenir plus tard comme l’ont fait certains officiers dans la sous-région. C’est probablement dans cette logique qu’il faut voir les nombreux chantiers ouverts dans la capitale. Mamadi Doumbouya voudrait laisser l’image d’un bâtisseur. Pour lui, contrairement à son prédécesseur, le mot « bâtisseur » doit être concret. D’où les chantiers tous azimuts à Conakry.
Parmi ceux qui encouragent le président de la transition à défier la communauté internationale et à museler l’opposition, il y a les partis politiques dont l’objectif de départ était de combattre la vraie opposition. De Conté à Condé, la pléthore de partis politiques n’a eu d’autre visée qu’apporter une voix discordante à celle de l’opposition.
Cela s’est vu plus d’une fois sur le terrain. En 2003, un opposant taillé sur mesure avait accompagné le candidat Conté. Pour légitimer une parodie électorale. L’expérience a fait tache d’huile.
En 2018, des partis politiques pour les militants de l’opposition qualifiés de partis télécentres avaient participé aux élections législatives. Ces petits partis dont le siège est l’ordinateur portable et les militants, les épouse et enfants du leader, quel pain bénit pour le pouvoir de guingois pour faire pièce à l’opposition.
Tout récemment, lors du Cadre du « dialogue » inter guinéen, c’est encore les partis cabines téléphoniques qui ont participé à ce que l’opposition a qualifié de séminaire gouvernemental. D’où le dilemme auquel Mamadi Doumbouya est confronté. Faut-il ignorer ce dialogue et organiser un vrai dialogue avec la vraie opposition ? Faut-il suivre les partisans de l’exclusion de trois partis politiques qui auront pris les trois premières places courant toutes les élections de ces dernières années ?
En attendant de connaître sa décision, le néo-maître du pays doit savoir que la refondation qu’il appelle de tous ses vœux, comprend l’assainissement de l’échiquier politique. Une formation politique n’a d’unités de mesure que les élections. Un parti sans siège, sans militants, n’ayant participé à aucune élection avec zéro siège à l’Assemblée nationale, de qui se moque-t-on ?
Habib Yembering Diallo