Le 18 février à Gbessia, le Rpg arc-en-ciel n’a pas tenu son assemblée générale hebdomadaire. Et pour cause ! La manifestation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) du 16 février, n’aurait pas permis au bureau politique de se réunir pour discuter de l’ordre du jour de l’assemblée hebdomadaire.

Or, sur l’autoroute Fidel Castro qui jouxte quasiment le siège du parti, la circulation était fluide, moins affectée par la manifestation du Front.

En réponse aux responsables de la manifestation, Mory Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, a agité des sanctions, voire jusqu’au retrait de l’agrément des partis politiques et entités sociales ayant soutenu la manifestation du Front. Parmi ceux-ci, figurent le Rpg arc-en-ciel, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), le FNDC-politique dominé par l’Union des forces républicaines (UPR) de Sidya Touré.  

On note que le Rpg arc-en-ciel n’est pas le seul parti politique à reporter son assemblée ce samedi 18 février. L’UPR de l’a annoncé depuis la veille, à travers les réseaux sociaux. N’est-ce pas une façon à eux de calmer le jeu ?  Allez-savoir !

Mohamed Lamine Kamissoko, chargé de la mobilisation au bureau politique national du Rpg arc-en-ciel, venu à midi au siège, a déclaré que le report de l’assemblée générale «n’a rien à voir avec les menaces» du ministre Mory Condé. «Au Rpg arc-en-ciel, c’est au cours de la réunion ordinaire du bureau politique national, les jeudis, qu’on élabore les points à débattre à l’assemblée générale hebdomadaire, le samedi. Mais jeudi 16 février a coïncidé à la manifestation du Front. La ville paralysée, il n’y avait que peu de déplacement. Du coup, les membres du bureau politique n’ont pu se rendre à la réunion. Et puisqu’il n’y avait pas eu de réunion, l’assemblée hebdomadaire a été reportée. Comme les événements se précipitent, on n’a pas pu faire un communiqué depuis le jeudi, informant qu’il n’y aurait pas d’assemblée aujourd’hui ».  

A la question de savoir si le parti est sous pression, Mohamed Lamine Kamissoko persiste et signe : « Cela n’engage que celui qui le dit. Nous n’avons rien à voir avec la déclaration du ministre. Cela nous fait ni chaud ni froid. C’est lui qui l’a dit et c’est lui qui sait pourquoi il l’a dit. Nous n’en savons rien pour le moment. Quand un ministre parle, c’est lui qui sait pourquoi il a dit cela. Ça ne nous inquiète pas ».

Remise en cause du soutien du parti à la manif

Officiellement, le bureau politique du Rpg arc-en-ciel n’a pas appelé à manifester le 16 février dans le Grand-Conakry. Toutefois, des responsables du parti avaient déclaré que le parti se joindrait à la manifestation. «Le FNDC est un mouvement citoyen. Nulle part un communiqué ou une déclaration de la direction nationale du Rpg demandant à ses militants de se joindre aux manifestations. Le Rpg arc-en-ciel est un parti responsable qui n’a pas commencé à exister aujourd’hui. Nous avons transcendé des difficultés plus graves que cela, mais nous n’avons jamais reculé et nous ne reculerons pour rien », déclare Mohamed Lamine Kamissoko. Et de préciser que le Front demeure une organisation sociale qui «n’a pas de trait d’union» avec le RPG arc-en-ciel. «Si des membres du parti ont appelé à manifester, moi je n’étais pas présent. En réunion du bureau politique, cela n’a pas été discuté. Si un responsable le dit, cela n’engage que lui, moi je ne tiens compte que de l’opinion du bureau politique », renchérit-t-il. Une façon de dire que le parti n’a pas participé à la manifestation du Front le 16 février, qui s’est soldée par la mort de trois personnes à Cona-crime.

Yaya Doumbouya