Renvoyé pour requalification des faits, le procès pour viol, avortement, risque causé à autrui et administration de substances nuisibles, portés contre les médecins Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sebory Cissé et Célestin Millimono (en fuite), a repris ce 28 février au Tribunal de première instance de Mafanco.

En lieu et place de requalification des faits comme le demandait le ministère public, le président, Souleymane I Traoré, n’a pas requalifié les faits ; il a entendu les accusés sur « coups et blessures ». Sans pourtant requalifier les faits.

A la question du président Souleymane I Traoré si Daniel Lamah a été contraint d’opérer M’Mah Sylla, l’accusé répond : « Non ». A préciser que c’est Daniel Lamah qui a fait la première opération de M’Mah Sylla dans la clinique de Célestin Millimono à Entag.

Le procureur, Kanfory Ibrahima Camara : « Est-ce que M’Mah Sylla s’est rendue à votre clinique dans le but de se faire opérer ? » Daniel Lamah répond qu’il était à Coyah, lorsqu’il a été appelé pour venir opérer la patiente. Il estime que l’état de M’Mah Sylla nécessitait une intervention chirurgicale. « Est-ce qu’elle était consentante ? » « Oui », répond-il, avant d’ajouter : « M’Mah Sylla pleurait en disant : « Dr, aidez-moi ! »

L’accusé soutient qu’il fait des opérations depuis 2011, mais il n’aurait jamais eu de complications, excepté le cas de M’Mah Sylla. Selon lui, après deux semaines de l’opération, « les intestins sont perforés, écoulement des selles de la partie génitale». Et le ministère public parle d’échec au niveau de la première intervention de Daniel Lamah, assisté de Patrice Lamah, l’auteur de la grossesse de M’Mah Sylla.

Daniel Lamah déclare que son intervention consistait à enlever « le kyste qui est rompu. Elle traînait la pathologie depuis longtemps ».

La défense de Daniel Lamah : « Est-ce que vous avez été informé que M’Mah Sylla était enceinte ?» « Non », réplique-t-il. Et d’expliquer que les complications ont été entraînées par le fait que le kyste rompu n’a pas été extrait plutôt. « C’est une pathologie à urgence médicale. Elle a pleuré de 10 heures à 16 heures ».

Un avocat du chirurgien Sébory Cissé questionne Daniel Lamah : « Après l’intervention, vous n’avez fait aucun pansement ? » « J’étais à Dubréka lorsqu’on m’a appelé pour opérer M’Mah Sylla. Habituellement, je fais les opérations et je m’en vais. C’est Célestin Millimono et Patrice Lamah qui s’occupent du pansement et autres. C’est comme cela on travaille ».

Quant à Patrice Lamah, il explique que c’est Célestin Millimono qui a procédé à l’avortement. Et le ministère public estime que c’est l’avortement qui a provoqué les différentes interventions chirurgicales. « Non », répond Patrice Lamah.

Sébory Cissé indique que M’Mah Sylla a été admise dans sa clinique avec une plaie béante. « J’ai fermé les brèches et les intestins qui étaient perforés », il estime que son intervention « a été une réussite ». Pour lui, c’est l’avortement qui a entraîné la perforation des intestins de M’Mah Sylla, pas le kyste. Le procès a été renvoyé le 3 mars.

Yaya Doumbouya