Les détenteurs d’engins roulants avaient jusqu’au 30 juin dernier, pour changer leurs plaques d’immatriculation. L’expiration de cette date suscite-t-elle la colère des intéressés ? Rien n’est encore moins sûr. Sauf que dans le Grand-Conakry, dans le quartier de la Cimenterie, au niveau de la transversale numéro 8 (T8), des manifestants ont barricadé l’autoroute Leprince dans la soirée de ce dimanche 2 juillet. Ce qui a paralysé la circulation dans la zone. Offusqués, des usagers se posent la question de savoir les raisons de cette manifestation. Des jeunes, dit-on, commenceraient à protester contre l’exigence du gouvernement aux automobilistes, motards, bref aux détenteurs des engins roulants de prendre les nouvelles plaques d’immatriculation dont la date butoir était le 30 juin dernier.  Depuis 17h, des jeunes ont formé de groupuscules pour barrer la voie par des pneus et des pierres. Ils se sont vite heurtés à l’intervention des forces de l’ordre.

Toutefois, à 19h, ils ont réussi à barricader l’axe. Ils ont affronté les forces de l’ordre qui ont usé du gaz lacrymogène voire de tirs à balles réelles, pour les disperser. Peine perdue ! Pendant 30 minutes, les manifestants ont régné en maître sur les lieux, intimant les usagers à rebrousser chemin.

Vers 19h 50 min, les forces de l’ordre appuyés par des renforts ont lancé des bombes à gaz lacrymogène tous azimuts, usant aussi de balles réelles. Elles ont pu dégager les barricades et chasser les manifestants. Malgré tout, au moment où nous mettions en ligne, la circulation n’avait pas totalement repris. Des usagers craignent des embuscades (les jeunes ne s’avouent pas vaincus) sont cachés derrière les murs, dans des couloirs, profitant de la moindre occasion, pour lancer des pierres contre les engins.

De la tracasserie policière

Déjà, des éléments de la police routière ont commencé à arrêter les motards qui disposent encore les anciennes plaques d’immatriculation (plaques rouges) au niveau de maints carrefours, à l’image de celui de la Cimenterie. De nombreux témoins affirment avoir aperçu des motards interpellés et rançonnés par des policiers, faute d’avoir les nouvelles plaques d’immatriculation. « J’ai vu un policier courir, prendre les clés d’un motard, alors qu’il était en pleine circulation. Il a failli le faire tomber. De nombreuses autres motos sont garées au carrefour de la Cimenterie, les propriétaires en train de plaider pour leur libération, moyennant de l’argent », raconte un témoin. Un autre explique que c’est la même scène qui se déroulait à Kagbélen, non loin de là.

De pareils accrochages pourraient avoir lieu dans la circulation ce lundi 3 juillet. Quand on sait que de nombreux détenteurs des engins roulants ne se sont pas mis encore en règle, vis-à-vis de la demande des autorités. Leur argument, c’est que le coût pour disposer d’une nouvelle immatriculation serait cher. Rappelons que ces coûts varient entre 800 mille et 1 million 700 mille francs guinéens, pour les motos et les voitures.

Mamadou Adama Diallo