Ce 3 juillet, le procès de Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense nationale, contre le ministère public, s’est poursuivi par devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Au terme d’un débat, le tribunal a ordonné un « sursis à statuer jusqu’à la survenance de la décision de la Cour suprême sur les exceptions soulevées par la défense et la transmission du dossier de la procédure à la Cour suprême ».
L’ancien ministre a été écroué le 31 mai 2022 à la Maison centrale de Conakry. Il est poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, sur la base des articles 499, 776, 764 et suivants du Code de procédure pénale, ainsi que sur la base des articles 7, 112 et 113 de la Loi portant sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
En outre, dans le box des accusés, à côté de Mohamed Diané, on trouve Zeinab Camara, ancienne questeure de l’Assemblée nationale, poursuivie pour un détournement présumé de quinze milliards de francs guinéens, destinés à la rénovation de l’institution, tout comme Amadou Damaro Camara, ancien président de l’Assemblée nationale, en taule.
A l’ouverture de l’audience, Me Ciré Cledor Ly, avocat de la défense de Mohamed Diané, a réitéré sa demande de renvoi pour des ‘’exceptions d’inconstitutionnalité’’. La demande a conduit à un débat entre les parties. Il voulait que la Cour suprême statue sur la compétence de la Crief à juger ou non le dossier de son client. Ce qu’il a obtenu, finalement.
Mais la partie civile parle du «dilatoire. Nous voulons avancer», clame Pépé Antoine Lama (Agent judiciaire de l’Etat). Le ministère public, lui, s’est fié à la «sagesse » de la Cour.
Yaya Doumbouya