Les nouvelles technologies de l’information en général et le téléphone portable en particulier ont révolutionné le monde. Plus besoin d’envoyer un courrier par la poste. Plus besoin d’envoyer du cash avec tout ce que cela comporte comme risque. Avec le transfert d’argent mis en place par les sociétés de la téléphonie mobile, le téléphone est en passe de devenir la banque mobile. Quand cette banque ne fonctionne pas, cela provoque des grincements de dents.

C’est peu de dire que les pannes ou perturbations de réseau, Internet ou téléphone, constituent un désagrément inestimable pour les utilisateurs. Or, c’est le cas avec le réseau Orange Guinée, qui fonctionne depuis quelque temps en dents de scie : vous appelez, ça répond, mais ça n’entend rien. Souvent, c’est à la deuxième ou la troisième tentative que vous parvenez à entendre, avec parfois une voix déformée.

Cette situation est la même aussi bien pour le réseau local que pour les appels internationaux via WhatsApp, devenu très prisé voire indispensable pour les utilisateurs. Pour les appels locaux, certains n’ont pas le choix que d’appeler Orange via un numéro d’autres opérateurs.

S’agissant de la connexion inter-niet, c’est la croix et la bannière dans certaines zones. La gérante d’un établissement de transfert d’argent sis à Kagblen indique que depuis le lendemain de la fête de Tabaski, la connexion est perturbée dans son agence. Or, pour le transfert international, cette «connexion est un impératif pour une opération de retrait ou de dépôt». Quand Cona-cris et sa proche banlieue sont confrontés à des difficultés, ce n’est pas l’arrière-bled qui peut se dire bien loti.

Alimou Diallo, de Koundara, indique que la journée du 11 juillet, aucun guichet automatique de la banque Vista Gui n’a fonctionné, le réseau internet était défaillait. Pire, impossible de charger son téléphone via Orange Money, pour un transfert crédit, il fallait la carte de recharge, qui a disparu de la circulation.

Mohamed Lamine Keïta, département Com Orange-Guinée, dit que le hic ne se situe pas à Orange-Guinée, la panne se trouve au niveau de La GUILAB, Guinéenne de large bande, qui est «le premier opérateur d’infrastructures de télécommunications de la Guinée et l’unique passerelle des communications internationales du pays». Une responsable de GUILAB, s’abritant sous l’anonymat, révèle que le câble sous-marin est coupé. Les opérateurs de la téléphonie mobile trouvent là une bonne excuse pour leur contreperformance de mardi 11 juillet, certainement pour  les dysfonctionnements du réseau datant de plusieurs semaines. Selon notre source, une équipe d’ingénieurs sud-africains est attendue le 13 juillet, pour réparer le câble.

Comme pour confirmer les propos de la GUILAB, deux des sociétés de la téléphonie mobile ont publié un communiqué annonçant la réparation du câble sous-marin pour la période allant du 14 juillet à 22h au 15 juillet à 10h. Avec une coupure d’inter-niet et des appels internationaux pendant les travaux.

Autre casse-tête pour les abonnés d’Orange-Guinée : la réactivation de la SIM perdue ou volée. Cet abonné de Dubréka, témoigne : « Je suis allé à l’agence de la Cimenterie le vendredi 7 juillet à 10h pour réactiver mon numéro. Après trois heures d’attente, je suis allé à la prière du vendredi. Après la prière, mon tour n’était toujours pas arrivé. C’est au bout de 5 heures d’attente que j’ai pu récupérer mon numéro ».

Sur le déficit d’agences d’Orange à Conakry et proche banlieue, Mohamed Lamine Keïta, monsieur Com’ de la société explique : « Il est difficile de trouver de locaux appropriés qui puissent accueillir la clientèle à Kagbélen par exemple ». Les banques, elles, sont quasiment présentes dans la zone, devenue un pôle d’attraction pour le business.

Malgré la contreperformance d’Orange-Guinée, les autorités semblent s’en accommoder. A moins que le nouvel opérateur annoncé avec bruit par la transition ne secoue la société Orange qui dort sur ses lauriers. Ou que les pouvoirs publics ne demandent enfin des comptes à la société. Pour ce dernier point, bien des observateurs demeurent sceptiques. Récemment, le ministre de tutelle, Ousmane Gawa Diallo, a tressé des lauriers à la société sur les ondes d’une radio de la place. C’est tout dire !

Habib Yembering Diallo