La conduite de la transition par le Président Mamadi Doumbouya continue de susciter de doutes quant aux intentions de la junte. Plus d’un leader politique le soupçonnent de vouloir se maintenir au pouvoir. Son décret portant sur la nomination des chefs de quartier et de district, passe mal chez Lansana Kouyaté, Faya Millimono, Bah Oury, tous jugés proches de la junte.

Faya Millimono, leader du Bloc libéral (BL) et président de la Coalition politique pour la rupture (CPR), dénonce un «recul démocratique ». Lansana Kouyaté, le président du Parti de l’espoir pour le développement national (PEDN), estime que la nomination des chefs de quartier et des chefs de district ne respecte pas les règles de la démocratie. «Il faut élire les présidents de quartier et de district, c’est la démocratie à la base. Si les chefs de quartier et de district sont nommés par les gouverneurs, cela ne respecte pas les règles de la démocratie. Ce qui nous embarrasse, c’est quand ils disent que si on doit élire les chefs de quartier et district, ça va prendre beaucoup de temps et d’argent.»

La junte essaie de manœuvrer, les facilitatrices du Cadre de dialogue inclusif, ont convié autour de la table, du 22 au 26 août à Conakry, trente-cinq coalitions politiques, plateformes de la société civile du Cadre de dialogue inclusif, etc. Dix-huit coalitions ont refusé d’y prendre part. Le PEDN, le BL et tant d’autres n’ont pas pris part à la rencontre.

Les Forces vives de Guinée (FVG) ne veulent pas en entendre parler, elles réclament un cadre de dialogue inclusif sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). L’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) dit n’etre point concerné par l’initiative des facilitatrices. «Nous avons récusé les facilitatrices. Il n’est pas question pour nous de participer à un programme qu’elles initient. Nous avons dénoncé le décret du 9 août parce qu’il viole la loi», déclare Diao Baldé, vice-président de l’ANAD.

«Depuis la publication du décret, nous avons constaté un débat qui renvoie aux préoccupations, aux inquiétudes des acteurs socio-politiques. Evidemment, le rôle du cadre de dialogue est de faciliter le dialogue entre les autorités et les parties prenantes. Lorsque nous avons fait ce constat, nous avons pris l’initiative de les écouter et d’agréger les différentes propositions et les remonter aux autorités pour voir ce qui pourra être fait afin d’apaiser les inquiétudes », a déclaré sur Fim FM, Makalé Traoré, tête des fascinatrices.

Yaya Doumbouya