Alpha Midiaou Bah alias Djanii Alfa, rappeur exilé en Occident, a suspendu le 30 août sa participation au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et à tout autre mouvement de la société civile.

Le rappeur était jusque-là le responsable des relations humaines et de citoyenneté active du FNDC, plateforme d’ONG et de partis politiques créée en 2019 contre le troisième mandat d’Alpha Grimpeur. « Au nom de ma responsabilité, je vous annonce qu’à compter du 30 août 2023, je suspends ma participation au FNDC et à tout mouvement de la société civile. Ce que je dis et ce que je fais ne doivent être reprochés qu’à moi. Que personne ne s’appuie sur moi pour régler ses différends avec un mouvement de la société civile, un parti politique, encore moins avec une ethnie. Si vous avez des différends, réglez-les directement avec moi », a martelé l’artiste dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.

Le rappeur déplore que des Guinéens se croient supérieurs à d’autres. Et que « pour exprimer leur forfaiture, veulent manger leur piment dans la bouche d’autres Guinéens. Comme disait un poète : on peut avoir le bon message et être le mauvais messager.»

Le rappeur était une grande figure du FNDC. En mars 2022, il était passé de porte-parole du collectif des artistes du Front à responsable de la commission relations humaines et citoyenneté active. Ses critiques acerbes envers autorités lui ont valu un séjour à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, avec d’autres leaders du mouvement, en juillet 2022. Djanii Alfa a été jugé le 8 juillet au tribunal de Dixinn, pour « injures publiques » proférées contre les conseillers du CNT. Il a été libéré pour délit non constitué, tout juste avant son concert au Bataclan à Paris. Depuis, il n’est plus rentré en Guinée.

Yaya Doumbouya