Le passage de la tempête Daniel en Libye a conduit les autorités du pays à demander “l’aide des pays frères et des organisations internationales”. Inondations, effondrements d’immeubles, coulées de boue… De nombreuses villes ont été touchées par la catastrophe. La Croix-Rouge évoque un nombre “énorme” de morts, et autour de 10.000 disparus.

Un nombre de morts “énorme” et 10.000 personnes disparues. En Libye, la Croix-Rouge dresse un premier bilan très lourd des inondations et des coulées de boue qui ont touché le pays depuis dimanche. Une catastrophe qui a poussé le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamad al-Manfi, à demander “l’aide des pays frères et amis et des organisations internationales”. De nombreuses villes du pays ont été ravagées par le passage de la tempête Daniel, celle qui avait déjà frappé ces derniers jours la Grèce, la Turquie et la Bulgarie.

“Les besoins humanitaires dépassent largement les capacités du Croissant-Rouge libyen et même les capacités du gouvernement, a indiqué Tamer Ramadan, un porte-parole de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. C’est la raison pour laquelle le gouvernement dans l’est a lancé un appel à l’aide internationale et nous allons nous aussi incessamment lancer un appel d’urgence.” De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déploré une “une calamité aux dimensions épiques”.

Une ville côtière de l’est du pays, Derna, a été qualifiée de “sinistrée” par Mohamad al-Manfi après les nombreux dégâts recensés ces dernières heures. Avec une population de plus de 100.000 habitants, la cité est traversée par une rivière qui se déverse dans la Méditerranée. À cause de la tempête, celle-ci a débordé sur une cinquantaine de mètres de chaque côté, emportant immeubles et maisons sur son passage, selon des vidéos diffusées par les médias.

À Derna, une situation “catastrophique” et “hors de contrôle”

Des centaines d’habitants y sont toujours bloqués dans des zones difficiles d’accès, alors que les équipes de secours, épaulées par l’armée, tentent de leur venir en aide. Les autorités de l’est de la Libye ont “perdu le contact avec neuf soldats lors des opérations de sauvetage dans cette ville”, selon Mohamed Massoud, porte-parole du chef de l’exécutif de l’est, Oussama Hamada, opposé au gouvernement de transition à Tripoli, la capitale.

Des images tournées par les habitants des villes de l’est comme Derna, al-Bayda et d’autres petites localités, montrent d’impressionnantes coulées de boue et des quartiers entiers sous l’eau, ainsi que des routes et bâtiments effondrés. Un responsable du conseil municipal de Derna a qualifié la situation dans sa ville de “catastrophique”, “hors de contrôle” et nécessitant une “intervention nationale et internationale”.

Dans cette localité, les “habitants ont été emportés par les eaux après l’effondrement de deux barrages vieillissants, rendant la situation catastrophique et incontrôlable”, a souligné pour sa part l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU. Rien que dans cette ville, il y aurait “plus de 2.000 morts et de milliers de disparus”, selon les autorités du gouvernement de l’est libyen.

À Benghazi, ville de plus d’un million d’habitants, un couvre-feu a été mis en place et les écoles sont fermées. Cette région de l’est de la Libye abrite les principaux champs et terminaux pétroliers. La Compagnie nationale de Pétrole a décrété “l’état d’alerte maximale” et “suspendu les vols” entre les sites de production où l’activité a été drastiquement réduite.

TF1info avec AFP