Le mardi 3 octobre, c’est la rentrée scolaire 2023-2024 en Guinée. Mais, les élèves ont boudé les premiers cours dans plusieurs écoles publiques et privées de la commune de Ratoma.
À l’école primaire Kipé 2, commune de Ratoma, seuls 30 étaient présents sur 1 424 élèves. Le directeur, Mountagha Souaré, estime que les festivités de l’indépendance, la veuille, en est pour quelque chose. « L’ouverture a été effective, il y a de l’engouement au niveau des autorités. On a noté la présence de 23 enseignants sur 26, soit 98% ». Il jubile d’avoir reçu deux ministres dans son école, l’inspectrice générale de l’éducation ainsi que le directeur communal de l’éducation de Ratoma. Au collège public de Kipé 2, sur 1 600 inscrits ce sont que 250 élèves qui ont pointé. Aleko Doré, le principal parle d’une « reprise morose », mais s’est satisfait de la visite des autorités administratives, notamment l’inspection régionale et la Direction communal de l’éducation.
Au lycée Djibril Tamsir Niane de Ratoma, le proviseur, Linsang Dramé, perçoit les choses autrement. Selon lui, la responsabilité de la morosité de la rentrée est partagé. Il explique avoir ouvert les portes de l’école à 7 heures. Toutefois, on a enregistré la présence d’une trentaine d’élèves dans deux classes : « Les enseignants sont prêts à dispenser les cours, mais ce ne sont pas les tables bancs qu’ils vont enseigner. Sur les 1 188 éluèves attendus, 50 sont venu.»
Le proviseur s’insurge : « En Guinée, c’est généralement les élèves qui décident de leur rentrée scolaire. La responsabilité incombe aux parents d’élèves, car ce sont eux les géniteurs et les premiers responsables des enfants. Il faut une grande sensibilisation pour inverser la tendance. Si les autorités ont décidé de la reprise des cours pour le 3 octobre, il faudrait que les gens se plient à cette décision ». Pour lui, la fête du 2 octobre n’explique pas la morosité d la rentrée scolaire. «S’il faut fêter, il ne faudrait pas dépasser les bornes et qu’ l’on sait qu’on a cours le matin.»
Au groupe scolaire privé Sainte-Marie de Nongo, à notre arrivée (14 heures), ni élève ni encadreur y étaient présents. Aux écoles Maarif Turco-guinéennes de Nongo, des élèves sans uniforme scolaire viennent prendre des renseignements. Les administrateurs de l’école étaient en réunion préparatoire.
À cette allure, il est peu probable d’assister à un démarrage effectif des cours avant le lundi 9 octobre.
Abdoulaye Bah