Les négociations patinent entre le gouvernement, le mouvement syndical et le patronat autour de la hausse de salaire des travailleurs et de la pension des retraités. Le mouvement syndical menace de déposer un préavis de grève dans les prochains jours.

Vendredi 20 octobre, au ministère du Travail et de la Fonction publique, les parties se sont retrouvées encore autour de la table. Aucune avancée significative. Abdoulaye Barry, le prési de la commission nationale des négociations syndicales : «Nous lançons un appel de mobilisation à l’ensemble des travailleurs de Guinée. La semaine prochaine on se retrouvera à la Bourse de travail en assemblée générale afin de déposer un préavis de grève. Rien ne va changer. Les travailleurs l’ont réclamé depuis une semaine. Nous allons nous retrouver avec la coordination générale dirigée par le camarade Amadou Diallo, pour leur faire le compte rendu et aller dans le sens d’un dépôt de préavis de grève.»

La plateforme revendicative syndicale avait été déposée au gouvernement le 20 avril dernier. Les négociations entamées le 25 juillet dernier doivent prendre faim le 27 octobre « parce que nous ne notons aucune avancée significative.»

Au round du 20 octobre à la Fonction publique, il était question de l’amélioration des conditions de vie des retraités enregistrés à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS). « Les retraités, même s’ils étaient payés à un salaire de 100 000 000 Gnf, ils ne touchent pas plus de 2 500 000 Gnf une fois à la retraite. Alors que les travailleurs cotisent à hauteur de 23%, plafonné à 525 000 Gnf. Donc, nous avons demandé à ce que les retraités puissent vraiment avoir 50% de leur dernier salaire », explique Abdoulaye Barry. 

Permis de conduire, Carte grise

En août dernier, le gouvernement, l’Union nationale des transporteurs routiers de Guinée (UNTRG) et la Fédération syndicale professionnelle nationale de transport et mécanique générale (FSPNTMG) ont trouvé un accord sur le contrôle du permis de conduire et de la carte grise : le contrôle et la verbalisation démarrent le 1er novembre prochaine pour le permis de conduire, le 1er janvier 2024 pour la carte grise.

«Le gouvernement rappelle avoir trouvé un accord avec la Fédération des transporteurs, affiliée à la CNTG. Soyons raisonnables. Comment est-ce qu’on peut nous dire qu’ils ont discuté au niveau sectoriel et que cela ne peut pas faire l’objet des négociations tripartites ? Nous leur avons fait comprendre que nous ne sommes pas d’accord. Tenez-vous bien, ils passent le prix de la carte grise de 500 000 Gnf à 2 000 000 Gnf, pendant ce temps, ils refusent d’augmenter les salaires des travailleurs ! Cela veut dire que le gouvernement n’a pas de pitié pour travailleurs et les Guinéens », dénonce Abdoulaye Barry.

Yaya Doumbouya