Le 9 novembre à Conakry, Dr. Karim Samoura, le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du développement durable, a lancé le projet d’Adaptation climatique basée sur la nature dans les forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest.

Le projet est du Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), financé notamment par Affaires mondiales Canada (AMC). Il vise à améliorer l’adoption de solutions fondées sur la nature, sensibles au genre et inclusives, pour l’adaptation au changement climatique dans les forêts guinéennes, ivoiriennes et ghanéennes. Le projet couvre les sites de Kounounkan (Dubréka) et de Madina Woula (Kindia), qui constituent « un réservoir inestimable de la biodiversité.» Ils seront reboisés et protégés avec l’implication des femmes et des jeunes issus des communautés riveraines. Il sera aussi question d’améliorer le leadership des femmes et des processus de planification de l’adaptation au changement climatique, fondées sur des preuves et sur la nature dans les forêts guinéennes de la zone cible.

Dr. Karim Samoura déclare que les forêts guinéennes d’Afrique de I’Ouest sont parmi les plus riches, les plus diversifiées en biodiversité et sont essentielles à notre survie. « Elles jouent un rôle clé dans la régulation du climat, la protection de la faune et de la flore. Les sites  Kounounkan et Madina Woula sont emblématiques et sont au cœur de notre patrimoine naturel.» Selon lui, cela démontre l’engagement de la Guinée envers la mise en œuvre des objectifs de l’accord de Paris sur le climat, du Cadre mondial pour la biodiversité, ainsi que la volonté du gouvernement à contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Abdourahim Hérico Diallo, le représentant-Pays du CECI, soutient que le projet revêt une importance cruciale dans la lutte contre le changement climatique et ses corolaires (perte des écosystèmes, baisse des ressources naturelles et hydriques et des capacités productives.) «Face à ces multiples défis d’adaptation au changement climatique, il est donc indispensable de mettre de l’avant des approches durables, efficaces, efficientes et inclusives basées sur la nature.» Et d’inviter tous à accompagner la mise en œuvre du projet pour stimuler des impacts transformateurs afin de maximiser des avantages pour les communautés et la biodiversité sur les sites de Kounounkan et de Madina Woula. « Le consortium WUSC-CECI & UICN s’engage à travailler de manière étroite et inclusive avec les parties prenantes afin d’apporter des réponses soutenables aux défis socio-économiques et environnementaux auxquels les femmes et les hommes sont confrontés.»

« Changement à rythme sans précédent »

Dame Catherine Pelletier-Hardy, la représentante d’AMC, rappelle que l’urgence d’agir pour le climat a amené le gouvernement canadien à débourser des sommes colossales pour la lutte contre le changement climatique. « C’est indéniable, notre climat change à un rythme sans précédent. Il se traduit notamment par la hausse des températures, le bouleversement des modèles de précipitions et phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquent. Le Canada est déterminé à aider les collectivités les plus vulnérables à s’adapter aux changements climatiques, afin d’atténuer leurs impacts.» Pour elle, lorsque les femmes et filles gagne un meilleur accès aux ressources et aux techniques résistantes aux intempéries, elles accorderont plus de temps à l’éducation, au travail rémunéré, à la participation à la vie politique et publique, aux loisirs, entre autres. 

Dame Patience Akwen Nambo, la directrice régionale du projet, basée en Côte d’Ivoire, déclare que le projet met un accent particulier sur les femmes et les jeunes. Il s’agit de la prise en compte du genre dans toutes les activités du projet. « Nous allons impliquer les associations de femmes, c’est-à-dire, entreprendre une approche de groupement. Nous allons aussi associer les PME afin d’apporter des impacts positifs dans les différentes zones d’intervention du projet. On vise à accroître le leadership féminin dans les instances de prise de décision, notamment dans le domaine forestier.»

Yaya Doumbouya