Au CNT, Conseil national de la transition, le jeudi 18 janvier, la plénière était consacrée à l’examen et à l’adoption du projet de loi portant création de dix communes urbaines et sept communes rurales en Guinée. 10 des 81 conseillers, manquaient à l’appel. Presents, le pool financier du gouvernement, les ministres de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, de l’Usurbanisme, de l’Habitat et l’aménagement du territoire, des Postes, Télécomplications et économie numérique. Le projet a été adopté à l’unanimité des Conseillés présents.

L’intention, réorganiser la capitale Cona-cris et certaines villes de l’arrière-bled, répondre aux défis démographiques, planifier et de développer les conditions nécessaires pour que les populations puissent bénéficier des services publics de qualité.

Dans le Grand-Conakry, 10 communes urbaines seront créées par scission. Elles seront réparties comme suit : les communes de Gbessia, Matoto et Tombolia issues de l’ancienne commune urbaine de Matoto ; les communes de Ratoma, Lambanyi et Sonfonia issues de l’ancienne commune urbaine de Ratoma ; les communes de Dubréka et de Kagbélén issues de l’ancienne commune urbaine de Dubréka ; les communes de Sanoyah et de Manéah issues de l’ancienne commune rurale de Manéah. Dans l’arrière bled, les nouvelles communes rurales seront érigées dans les préfectures de Siguiri, Kouroussa et Guéckédou. Ce sont, entre autres, les communes rurales de Tomba-Kansa, Fidako et Koumandjanbougou dans la Préfecture de Siguiri ; la commune rurale de Kanséréyah dans la Préfecture de Kouroussa ; les communes de Guelo-N’faly et de Kondémbadou dans la Préfecture de Guéckédou ; la commune de Fonodou dans la Préfecture de Beyla.

Des limites géographiques ?

Le projet fait 41 articles, le premier et le deuxième sont consacrés à la création des nouvelles communes urbaines et rurales. Les articles de 3 à 37 se rapportent à la fixation de leurs limites et à l’indication de leurs chef-lieux. Au cours des débats, la quasi-totalité des préoccupations soulevées par les Conseillers portent sur les bornes. Ce qui indique qu’il y a un véritable hic à ce niveau.

La commission Constitution, lois organiques, administration publique et organisation judiciaire, a souligné dans son rapport que les localités concernées par le redécoupage territorial partagent un ensemble de réalités. Elles seraient marquées par la croissance démographique entrainant une forte demande en matière de services publics de base et d’infrastructures locales. L’éloignement de certaines communautés des centres urbains, caractérisé par le manque d’autorité de proximité, conduit certains individus à se soustraire du paiement des impôts et taxes ; la récurrence des conflits liés aux limites administratives ; à la cohabitation entre agriculteurs et éleveurs et aux domaines ; l’insécurité galopante résultant de l’insuffisance ou du manque d’agents de sécurité et l’enclavement des localités. 

Entre déséquilibre et désordre

« L’équilibre », un des arguments avancés par le MATD pour justifier ce découpage territorial. Le redécoupage a crée des déséquilibres : des écarts substantiels de superficie entre les nouvelles communes et des disparités de nombre d’habitants. Fingui Camara, la rapporteure, précise sur l’article 20 du Code révisé des collectivités locales : « Les modifications de type ou de limites territoriales des collectivités locales ainsi que le transfert de leurs chefs-lieux sont décidés par une loi, après enquête dans les collectivités intéressées sur le projet lui-même et sur ses conditions… » Les Cntêtards interrogent sur les délégations spéciales ? La réponse, dans l’article 26 du même Code : « Dans les cas de réunion ou de scission de collectivités locales, les Conseils des collectivités sont dissous de plein droit et remplacés par des délégations spéciales… »

Mory Condé rassure

Mory Con(.)dé, ministre du MATD, a présenté en diapositive son plan pour les nouvelles communes. Il a tenté de lever l’équivoque sur les préoccupations des conseillers. Il promet que le développement durable des nouvelles communes est programmé dans le Plan de développement local (PDL). Il a rassuré, il est pris en compte dans le redécoupage territorial dans le plan d’urbanisation, les considérations sociologiques, les conditions de mise en place des délégations spéciales. Il s’est engagé à fixer les limites de chaque nouvelle commune.

Le ministre du Budget, Lancinè Condé, le ministre de l’Administration du trottoir, Mory Condé, son homologue de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, chargé de la récupération des domaines spoliés de l’État, Ibrahima Kalil Condé, ont juré, la main sur le palpitant, avoir déjà identifié les sites devant abriter les sièges des nouvelles Communes à Cona-cris et dans l’hinterland. 

Dabola, future capitale politique de la Guinée

Dansa Kourouma, prési du CNTêtard, a proposé de créer une nouvelle capitale pour désenclaver Cona-cris. Mettre en place des voies ferrées et routières modernes. La préfecture de Dabola, le centre géographique du pays, est l’heureux choix. Dansa invoque l’exemple nigérian, pour étayer ses arguments. « Conakry s’achemine inexorablement vers le chaos de Lagos conduisant à l’érection d’Abuja comme capitale fédérale du Nigeria… » Selon lui, la refondation pourrait poser les jalons d’une vision d’aménagement du territoire en s’inspirant de ce schéma nigérian. « Dabola, centre de la Guinée, pourrait devenir la capitale politique du pays. Cette ville pourrait être le centre d’un réseau autoroutier reliant Conakry à Bamako à travers Kindia, Mamou, Dabola, Kouroussa, Kankan et Siguiri ».

Abdoulaye Pellel Bah