Du 11 au 14 décembre 2023, trois cent femmes et filles vendeuses ambulantes des grandes voies de Conakry ont bénéficié d’un renforcement de capacités dans le but est de les réorienter vers les marchés où elles exerceront en toute sécurité. Le 27 janvier, elles ont été récompensées par des satisfécits et dotées d’un fonds revolving de 598 500 000 GNF. La cérémonie de remise a eu lieu au Canal Olympia de Tombolia, présidée par la Ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables.
Pendant quatre jours, elles ont été outillées sur des thématiques portant sur la création d’un projet, la gestion financière, l’usage d’un compte bancaire, le marketing et techniques de ventes et les bonnes pratiques avec l’assistance d’Akiba Finance, Gigantesq Connexion et NExtan Guinée. Le projet vise à déplacer ces femmes vendeuses de la rue, faire prospérer leur activité économique dans des endroits plus appropriés, les marchés, afin de contribuer à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Une initiative déployée par le Fonds d’Appui aux Activités Economiques des Femmes et Filles (FAAEFF).
Selon Virginie Touré, directrice du FAAEFF, le programme Sarémati ambitionne d’autonomiser les femmes et filles vendeuses des grandes voies de Conakry. « Les bénéficiaires de ce programme ont développé une meilleure compréhension des principes financiers et une approche sur mesure de la gestion des revenus…, elles ont compris l’importance de l’épargne, la planification des dépenses quotidiennes et mieux préparées à faire face aux défis financiers auxquels elles sont confrontées au quotidien. Ces acquis vont leur permettre de pleinement jouer leurs rôles dans la famille et dans la société. Elles sont désormais capables de développer leurs activités économiques, accroître leurs revenus et stabiliser leur situation financière ». Virginie soutient que le programme Saremati se veut être un pont qui (…), vise à briser les barrières et à créer un environnement favorable à l’épanouissement des vendeuses.
« Des héroïnes »
Mamadouba Toss Camara, maire de la Commune de Matoto, s’est réjoui du choix porté sur sa juridiction pour abriter cette activité. Il voit ces femmes et filles bien plus que des vendeuses. Il parle de « pionnières, d’actrices économiques qui font vibrer le cœur socio-économique de Conakry… Reconnaître et récompenser le travail acharné de ces femmes et filles sur la gestion des revenus et l’esprit de bancarisation est une action à forte valeur qui vient renforcer l’épanouissement de toutes les Guinéennes ». Aux récipiendaires, il interpelle : « Vous êtes les héroïnes méconnues de notre quotidien, et il est grand temps que votre contribution soit célébrée à sa juste valeur. » il s’engage davantage à créer un environnement où chaque femme peut prospérer, innover et contribuer pleinement au développement de la société.
A la cérémonie, Kadiatou Ahmed Sylla, cheffe de Cabinet du Gouvernorat de Conakry a remplacé la Gouverneure. Elle déclare que les vendeuses ambulantes de Conakry sont « le trait d’union qui relie nos quartiers et des gardiennes de la diversité socio-culturelle qui caractérise notre capitale. Elles font face à des défis quotidiens, que ce soit sur le plan économique, souvent invisibles aux yeux de nombreux citoyens, ces femmes sont les véritables héroïnes de nos rues. Elles incarnent la résilience, la créativité et l’esprit d’entreprise qui font la force de notre communauté. » Elle a réitéré l’engagement du Gouvernorat de Conakry de soutenir de façon pérenne, les initiatives visant à améliorer les conditions de vie et de travail de nos concitoyennes, en veillant à ce que leurs droits soient respectés.
Le long des grands axes de la capitale, ces femmes sont souvent confrontées à la police. Colonel Fanta Keita, de la police routière de Coyah, est consciente des défis auxquels ces vendeuses font face quotidiennement. Elle les a fortement encouragées à profiter de cette occasion pour quitter les routes afin d’éviter des accidents de la circulation et préserver leur vie. Pour mieux garantir la sécurité routière le long des grandes routes, la policière invite les administrateurs des marchés et le ministère de tutelle à renforcer le projet Saremati « afin que nos sœurs quittent les grandes voiries de Conakry pour exercer dans les marchés qui sont des espaces sûrs et confortables. »
Montrer l’exemple
Yassy Roger Klonon, secrétaire général du département, s’est exprimé au nom de la ministre de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Aicha Nanette Conté. « A nos trois cent (300) récipiendaires, je leur demande de faire bon usage des fonds qui leur seront remis et fonde l’espoir qu’elles serviront ainsi de références pour d’autres femmes et filles en quête d’autonomisation. » Il a rassuré de la disponibilité et de l’engagement de la ministre à soutenir toutes initiatives et propositions allant dans le sens de la protection et la promotion des droits des femmes et filles ainsi que de leur autonomisation.
Porte parole des bénéficiaires, Fatoumata Camara a exprimé sa gratitude à l’endroit du ministère et du FAAEFF. Elle est convaincue que ce soutien ira bien au-delà des 300 femmes et filles de Conakry et espère qu’il impactera sur l’ensemble des Guinéennes. « En permettant aux femmes de développer leurs activités économiques, ce programme ouvre des portes vers l’autosuffisance financière et l’émancipation. II nous offre la possibilité de quitter les routes pour les marchés, de transformer nos rêves en réalité et de contribuer de manière significative au développement économique de nos communes respectives. Nous pouvons ensemble briser les barrières qui entravent le potentiel économique des femmes. Nous sommes désormais sur le chemin de construire un avenir où chaque femme peut accéder à des opportunités. » au nom des bénéficiaires, elle s’est engagée à mettre à profit les ses acquis pour développer ses activités et à inviter d’autres vendeuses à suivre l’exemple.
Abdoulaye Bah