Depuis le 24 novembre dernier, la Guinée vit au rythme des restrictions des réseaux sociaux et du musèlement des médias. Les autorités, pour des raisons de « sécurité nationale », officiellement, décide de restreindre l’accès à Facebook, WattsApp, Messenger…, de brouiller les fréquences des médias. Depuis, les critiques enflent, mais le CRND refuse de bouger d’un iota. Le porte-parole du gouvernement et d’autres ministres ont même justifié la situation. Plus ces restrictions perdurent, plus les Guinéens sont exaspérés. Pour Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, UFDG, la junte cherche à installer une dictature : « Nous sommes en droit de dire que nous sommes en train de subir une dictature. La dictature commence lorsqu’on interdit les manifestations, brime les droits de l’homme. La dictature s’installe lorsqu’on contrôle indûment la presse, lorsqu’on coupe l’accès à l’internet. La dictature s’installe dans un pays lorsque le mouvement syndical est bâillonné, les syndicalistes emprisonnés. Et nous ne voulons pas cela dans notre pays ».
Face à la situation, tous ceux qui ont essayé de ramener les autorités à la raison se sont heurtés à un mur. Même les diplomates accrédités en Guinée s’y sont essayés. Le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, les a envoyé balader, en rétorquant que le président de la République fonctionnait même sous VPN. Le vice-président de l’UFDG fait remarquer que le blocage engendre des pertes inestimables : « Aujourd’hui, l’internet est coupé dans notre pays, on ne peut pas se développer, faire des affaires. Ce qui est déplorable dans tout cela, dans les banques, les ministères et même au niveau de la Présidence, on utilise le VPN pour se connecter. Donc, la Guinée perd des milliards à cause de la coupure de l’internet. Le paradoxe dans tout cela, ils nous disent que la Guinée est un paradis ».
Pendant ce temps, le CNRD et ses lieutenants foncent tout droit vers son agenda, encore occulte pour bien de Guinéens.
Yacine Diallo