Arrêté le 19 janvier pour « manifestation non autorisée et publication de données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité », Sékou Jamal Pendessa, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, SPPG, reste écroué à la Maison centrale de Coronthie depuis le 22 janvier. Sans jugement. Or, son dossier suit la procédure de flagrant délit.
Le 30 janvier, le mouvement syndical guinéen, s’est retrouvé à la Bourse du travail, en scandant : « Vive la justice sociale ! Vive la liberté d’expression ! Vive la solidarité syndicale ! » Le mouvement syndical décide d’accorder au gouvernement guinéen 72 heures, pour la libération de Sékou Jamal Pendessa. Faute de quoi, des « dispositions seront prises dans quelques jours. »
Abdoulaye Sow, le Secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée, USTG : « L’heure est grave, extrêmement grave pour le mouvement syndical guinéen. Le socle de tous nos agissements, c’est la liberté d’expression, qui nous permet d’être des syndicalistes, des leaders représentants les travailleurs. Les centrales demandent unanimement au gouvernement de libérer immédiatement et sans condition Sékou Jamal Pendessa, pour la paix et la sécurité dans notre pays. Nous ne sommes pas des partis politiques, nous ne sommes pas des vas-t-en guerre, nous sommes des syndicalistes épris de paix et de liberté ».
Pour le mouvement syndical, le secrétaire général du SPPG « n’a rien fait de mal. Il n’a exprimé que sa pensée en tant que syndicaliste. Et le mouvement syndical guinéen demeure solidaire de sa situation. »
Aboubacar Soumah, le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, Slecg, raconte : « Lorsque Alpha Condé a demandé en 2018 de ne pas me tendre le micro, Sékou Jamal Pensessa était le premier journaliste à se rendre chez moi, pour recueillir mes sentiments. Il défend toujours les libertés. Soyons unis, défendons-le ! C’est un homme de droit. »
Au même moment, Sékou Jamal Pendessa est extrait de la Maison centrale et convoyé au tribunal de première instance de Dixinn dont le parquet avait, le 22 janvier, placé le syndicaliste sous mandat de dépôt. Une source proche du dossier, nous confie que Sékou Jamal Pendessa va être entendu par le juge d’instruction qui décidera de son sort. « C’est un rapport de force. Ils savent qu’ils ont violé la procédure, c’est pourquoi ils reprennent tout à zéro », dénonce l’un de ses avocats.
Yaya Doumbouya