La transition guinéenne dirigée par le général Mamadi Doumbouya est censée se terminer en fin 2024. Mais, au fur et à mesure que cette échéance approche, des rumeurs d’extension de la période transitoire prennent de l’ampleur.
Un allongement d’une année de la durée de la transition (décembre 2025) serait très en vue.
Selon le journal Africa Intelligence (AI), avant la dissolution du gouvernement Bernard Goumou dans la soirée du 19 février, des proches du président Mamadi Doumbouya auraient entamé des démarches auprès des partenaires occidentaux de la Guinée dans ce sens.
Le média souligne que « dès décembre 2023, le chef de l’État a discrètement dépêché son ministre de la défense et mentor, le général Aboubacar Sidiki Camara, alias ‘’ Idi Amin ‘’ à Paris afin d’aborder le sujet avec les autorités françaises ».
Selon le journal, « si l’annonce n’a pas suscité une levée de boucliers côté français, Paris a néanmoins vivement conseillé à l’émissaire d’entamer des pourparlers avec la Cedeao. Les autorités françaises ont également invité le gouvernement guinéen à donner des gages visibles de retour à l’ordre constitutionnel dès 2024, ainsi qu’à lever les restrictions pesant actuellement sur la presse et l’opposition ».
D’après Africa Intelligence, le président du Conseil National de Transition (CNT) a aussi consulté de manière moins directe d’autres partenaires guinéens quant à l’extension de la transition pour une année.
Le média soutient qu’un « actif plaidoyer a ainsi été mené auprès de capitales anglo-saxonnes » par Dansa Kourouma.
Africa Intelligence renseigne également que le Ministre des affaires étrangères lors de sa visite à Berlin en décembre 2023, « a souhaité rassurer ses homologues allemands sur la détermination supposée de son gouvernement à se retirer d’ici à la fin de l’année 2024 ».
Par ailleurs, le média parle d’un autre scénario qui permettrait au général Mamadi Doumbouya de revenir au pouvoir après la transition.
« Mais en coulisses, plusieurs membres de l’entourage du Chef de l’État réfléchissent à une stratégie de conservation du pouvoir sur le long terme. L’un des scénarios envisagés prévoit un effacement de Mamadi Doumbouya au profit d’une personnalité, à condition que cette dernière consente à favoriser, au terme d’un mandat présidentiel de cinq ans, le retour du général sur la scène politique », dit Africa Intelligence.
Si le nom de ce successeur provisoire n’a pas été désigné, Africa Intelligence croit savoir qu’il s’agirait de Lansana Kouyaté et François Louncény Fall.