Le 13 mars, à la surprise générale, Kéamou Bogola Haba est sorti du chapeau du général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, pour occuper les fonctions de ministre de la Jeunesse et des Sports. Il hérite ainsi de deux secteurs clé, qui malgré une inflation de ministres, n’arrivent pas encore à combler les attentes.
Le nouveau locataire du ministère de la Jeunesse et des Sports n’aura guère le temps de souffler. Il appartient à un gouvernement de transition, dont la durée est limitée. En d’autres termes, cette contrainte lui impose donc, de baliser la voie à suivre par le gouvernement issu des prochaines élections. A ce titre, il devra s’atteler à identifier avec objectivité et rigueur les actions prioritaires à mener à court et moyen terme. Dans cet ordre d’idées, le nouveau ministre a l’avantage d’hériter de la loi sur le sport et la règlementation des activités physiques adoptée par l’ex assemblée nationale, et promulguée au mois de mai 2021. Pour permettre la mise en œuvre de cette loi, il s’agit maintenant d’élaborer les différents textes d’application relatifs à cette loi.
Concomitamment à cette exigence, une relation est à établir entre la politique nationale sportive et la politique nationale de jeunesse. En raison de la complexité des questions de jeunesse, une revue systématique des programmes et projets élaborés en faveur des jeunes. L’un dans l’autre, une relation dynamique existe entre le sport et les jeunes. Dans une très large mesure, le sport devrait être à mesure de résoudre les problèmes liés à l’insertion et l’emploi des jeunes. Il suffit de faire preuve d’esprit d’initiative et surtout d’anticipation.
Jusqu’à présent, l’on assimile à tort la gestion du sport à des questions informelles. Par la force des choses, la gestion du sport est devenue très complexe. Elle implique une multitude d’activités, qui exigent des compétences bien spécifiques. L’administration du sport ne s’improvise plus. De ce point de vue, le pays dispose des ressources humaines qualifiées pour mener à bien la politique tant souhaitée, qui se fait toujours attendre. A l’instar des autres secteurs d’activité, les compétences sont marginalisées et disséminées dans d’autres départements. Raison pour laquelle, un inventaire exhaustif et systématique est à faire pour identifier tous les spécialistes et techniciens de sport, les administrateurs de sport, afin qu’ils animent les structures du ministère la Jeunesse et des Sports. C’est à ce prix, que la rupture et le changement prônés le 5 septembre 2021 verront un début de mise en œuvre.
La tâche qui attend le nouveau locataire de ce département est ainsi très ardue. La remise en ordre espérée passe indubitablement par un agenda de priorités à rapidement établir : entre autres, commanditer un audit de tous les chantiers ouverts au bénéfice du sport et de la jeunesse sur une période de trois ans, procéder à un recadrage du plan stratégique du ministère élaboré au mois de mai 2021 à la faveur des journées de réflexion organisées à Kindia. Une façon de se faire une idée précise du bilan des deux secteurs, qui lui reviennent dorénavant.
Thierno Saïdou Diakité