Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (Ufdg), multiplie les conférences et les rencontres à l’international, en vue du retour à l’ordre. Le leader politique soupçonne la junte de vouloir confisquer le pouvoir aux civils en «remettant aux calendres grecques» l’organisation des élections en Guinée.
A la suite du putsch le 5 septembre 2021, Cellou Dalein Diallo s’est érigé en défenseur de la junte de Mamadi Doumbouya. Le leader politique n’a pas lésiné sur les efforts et le temps pour convaincre les partenaires de la Guinée et la communauté internationale de soutenir les tombeurs d’Alpha Condé.
Près de trois ans après, la junte manœuvre pour rester autant que possible au pouvoir. Niet, réagissent des leaders politiques. Déçu et exilé, Cellou Dalein Diallo, mobilise ses militants en Europe, en prélude au congrès de son parti, l’Ufdg, prévu pour juillet et août prochain.
Le 1er juin, Cellou Dalein Diallo était en Hollande où il confère avec ses militants et sympathisants sur le retour à l’ordre constitutionnel. Le président de l’Ufdg a mis en garde les autorités de la Transition contre toute tentative de confiscation du pouvoir aux civils et les urge à organiser les élections avant la fin de cette année.
«La junte avait proposé 39 mois à partir du 5 septembre 2021. Le Conseil national de la Transition, pour montrer son indépendance, a proposé 36 mois. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a conclu avec la junte 24 mois à partir du 1er janvier 2023. Voilà, nous sommes en juin 2024 et jusque-là sur les 10 points du chronogramme rien n’est fait (…) », regrette Cellou Dalein Diallo. Et de déclarer qu’ils « sont prêts » à se battre, car « on ne peut pas vivre indéfiniment dans un régime d’exception. On va mettre ensemble nos énergies et nos intelligences pour contraindre le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) à respecter ses engagements.»
Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a annoncé la tenue du référendum constitutionnel à la fin de cette année. Sans donner de délai pour la tenue des autres élections, notamment présidentielle et législatives, cruciales pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Pour Cellou Dalein Diallo, il y a une volonté manifeste de la junte de rester au pouvoir au-delà des deux ans de Transition conclus avec la Cédéao.
« On a décidé d’user de tous les moyens légaux y, compris les manifestations dans les rues pour amener le CNRD à honorer ses engagements. Mais, la tendance est de reporter les élections aux calendes grecques, or on ne peut continuer à vivre dans cette situation. Il faut qu’on vive dans une société où les contrats et la parole donnée sont respectés », conclut-t-il.
Yaya Doumbouya