Ils avaient dit, ils se dédisent et la VAR mémorise.

Interrogé par Espace TV, Amadeus Oury Bah, politicard, jurait la main sur le palpitant ne pas être intéressé par un poste ministériel : « Là, c’est exclu d’emblée. Les partis politiques doivent concourir à apaiser la situation nationale, se préparer pour les élections. Nous, nous avons préconisé 24 mois. Et au regard d’impératifs ou de contraintes, qui peuvent retarder le processus, six mois additionnels. Soit au grand maximum 30 mois, pour réussir la transition et faire en sorte que les choses évoluent conséquemment. (…) Lorsque vous gérez une transition, vous n’avez pas tous les moyens d’action pour répondre aux besoins de la population. Vous avez besoin de faire ce que la transition doit faire, vous êtes contraints de ne pas trop durer. Sinon, cela bloque les projets de réformes économiques, d’investissements qui nécessitent des fonds extrêmement importants. »

Revirement à 180 degrés

Amadeus Oury Bah, Premier ministre, en conférence de braise le 10 mai : « Nous avons connu des transitions qui, dans une large mesure, se sont avérées inachevées. Après, nous nous sommes retrouvés dans des situations encore beaucoup plus calamiteuses. C’est pour cela que cette transition prend en compte le passé pour qu’on ne fasse pas les mêmes erreurs. Ce que nous sommes en train de faire, ce n’est pas simplement une passation de pouvoir. C’est mettre la Guinée dans les conditions optimales de pouvoir résoudre les problèmes qui ont impacté le pays depuis l’indépendance. (…) En politique, c’est difficile d’avoir tout le monde à la fois. Certains ont estimé que l’objectif de la transition, c’est simplement organiser des élections, puis laisser le fauteuil pour que d’autres viennent s’asseoir. De par le passé, nous avons vu les dégâts que ça a coûté et le retard accumulé, tout simplement parce qu’on a voulu aller vite. En soi-disant faisant les choses en 18 mois au maximum, on a perdu plus de 15 années. »

Jean-Jacques de Lingrée disait que « Les promesses politiques sont semblables à un feu, ça tient chaud un moment, puis ça finit en fumée. » Et Frédéric Dard ajoutait : « Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire, car il doit se souvenir de toutes les promesses qu’il lui faut oublier. »

Diawo Labboyah