Dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 juillet, un incendie tragique a ravagé la concession familiale d’Alhousseine Touré à Ansoumanyah-Plateau, dans la commune de Kagbélen. Le feu qui s’est déclaré aux environs de 3h du matin a causé la mort de dix personnes, dont une femme enceinte, des adolescentes et une vielle.

Une fois encore, la colère du dieu du feu endeuille la Guinée. La famille de Alhousseine Touré, PDG de Bafila Transit a été durement touchée par un incendie qui a tout consumé dans sa maison. Un court-circuit serait à l’origine du brasier, meurtrier. 

Sur les quatorze personnes qui dormaient à l’intérieur de la maison annexe de deux chambres et un salon, seulement quatre ont échappé aux flammes, secourus par les voisins qui ont cassé les murs pour extraire les occupants de la maison. Fadiga Bah, un voisin des victimes a relaté les événements dramatiques : « C’est à 1 heure du matin que monsieur Touré m’a appelé : Fadiga, viens sinon je vais mourir avec toute ma famille ! Nous sommes venus avec quelques outils pour casser les murs et faire sortir d’abord le père de famille, sa femme et un enfant. Malgré nos efforts, nous n’avons pu sauver que quatre personnes. »

« Au revoir, papa !»

Alousseiny Touré, le père de famille a vécu l’horreur. Il a vu ses enfants mourir, impuissant. Inconsolable et la gorge noyée, il narre : « Aux environs de 22 heures, j’ai constaté que la plupart des enfants dormaient. À 23 heures, j’ai insisté pour que mon avant-dernier fils rejoigne sa chambre. En fermant la porte, mon fils m’a dit “au revoir papa”, je n’avais rien compris. Vers 1h du matin, ma femme m’a réveillé, me disant qu’il y avait de la fumée dans la chambre des enfants. Je suis sorti mais c’était impossible de rejoindre le salon, la fumée était énorme. J’ai appelé les voisins, ils ont cassé la fenêtre de ma chambre, je suis sorti avec ma femme et notre bébé d’un an. » Le père de famille d’ajouter que les secouristes se sont ensuite dirigés vers la chambre des enfants, mais n’ont pu sauver qu’un seul qui serait en réanimation. Les dix qui se sont réfugiés dans les toilettes n’ont pas survécu.

Certains corps ont été transférés au Centre de santé de la Cimenterie, d’autres ont été déposés à la morgue de la mosquée du quartier. Colonel Kalidou Diallo, président de la délégation spéciale de Kagbélen, a témoigné, le cœur serré : « Arrivés, nous avons constaté que le bâtiment annexe de deux chambres et toilettes était entièrement consumé. Les dix corps ont été extraits des décombres. J’ai le cœur meurtri. C’est vraiment une situation déplorable et triste. Voir le feu ravager presque toute une famille, en particulier les enfants héritiers, est indescriptible. C’est déplorable et émouvant. »

Prudence et vigilance

Ces derniers temps, il y a une grande recrudescence d’incendies dans le Grand-Conakry.  Le Colonel Kalidou Diallo a invité « toute la population de Kagbélen et de la Guinée à être vigilante et prudente avec l’électricité. Il faut prendre des dispositions, veiller à éteindre les appareils électriques et les ampoules, débrancher tous les équipements avant de s’endormir. Si les installations électriques sont vétustes, il faut impérativement faire appel à un électricien pour les remplacer. C’est primordial pour éviter les court-circuit ».

Ce tragique incendie fait suite à un autre survenu le 27 juin dernier à Terset, dans la commune de Dubréka, qui a coûté la vie à six personnes.

Abdoulaye Pellel Bah