Le vendredi 5 juillet, le Comité de suivi et de documentation des impacts du projet Simandou à Mamou a publié son troisième rapport sur ses activités réalisées entre février et avril 2024. Malgré l’ouverture de dialogue entre les représentants de l’entreprise Winning Consortium Simandou, chargé des travaux du chemin de fer, les communautés impactées et le comité de suivi, le constat n’est pas reluisant.
Le Comité de suivi et de documentation des impacts du projet Simandou à Ouré-Kaba (Mamou) relève que non seulement les accords à « l’amiable ne sont pas formels, mais aussi la plupart ne sont pas appliqués et souffrent de mesures additionnelles pour compenser le préjudice causé ». Les communautés impactées sont agacées par les longues procédures qui dépassent le délai fixé par le mécanisme de gestion des griefs de l’entreprise. Il dénonce le faible niveau de suivi rapproché des services techniques de l’Etat (ministère des Mines et de la Géologie et celui de l’Environnement et du Développement durable à travers l’AGEE-Agence guinéenne d’évaluation environnementale).
Mamadou Djoudja Sow, coordinateur du Comité de suivi à Ouré-Kaba, s’insurge contre le manque de franche collaboration entre les représentants de la société et les communautés. « Les représentants de l’entreprise font semblant de travailler avec nous. Nous étions en négociation avec eux, mais ça n’a pas abouti. Parce qu’ils n’ont pas voulu accompagner les communautés. Ils disent qu’ils vont réparer les dégâts, sans accompagnement. Or, les propriétaires de ces terres n’ont pas travaillé depuis le début du projet. » Selon lui, les communautés sont fortement impactées. Leurs champs sont détruits par les boues rouges, les rivières, source d’approvisionnement en eau potable, sont polluées.
Une souffrance qui risque de perdurer. Puisque, indique-t-il, la société Winning Consortium Simandou spolie les terres des paysans, en allant au-delà de la limite qui lui a été accordée. Parlant toutefois du dynamitage, Mamadou Djoudja affirme avoir obtenu gain de cause : « Nous sommes informés d’avance de toute opération de dynamitage», sans trop de détails. Maintes fois, dans le cadre de la sensibilisation et d’information, le Comité de suivi a saisi les autorités (élus locaux, sous-préfets) par rapport aux différentes plaintes des communautés. Les réactions de ces administrateurs se font attendre. Si ces problèmes ne sont pas résolus, le Comité n’exclut pas de saisir la justice, pour faire respecter les droits des communautés.
Mamadou Adama Diallo