On se souvient qu’en avril 2023 les Présidents Mamadi Doumbouya et Paul Kagamé avaient inauguré en grande pompe l’autopont Paul Kagamé qui avait suscité beaucoup d’espoir. Il devrait accroître la fluidité du trajet desservant les villes de Dubréka et de Coyah par l’étiolement des gros embouteillages qui obstruent ces axes.
Cet objectif a été plus ou moins atteint du côté de l’agglomération de Coyah reliée par une voie de type 2×2. Il n’en est rien pour l’axe Dubréka. Là-bas, c’est la chienlit, le cauchemar. Les raisons sont multiples et découlent les unes des autres.
La route nationale Conakry-Boké connaît un important flux de camions grand gabarit destinés à diverses prestations. Il y a d’abord ceux qui sont utilisés pour le transport des matériaux de construction, les plus nombreux et les plus fréquemment rencontrés entre Dubréka et Boffa. Ils transportent vers la haute banlieue de la capitale en pleine expansion immobilière, des centaines de tonnes d’agrégats par jour (sable, gravier, granite, etc.). D’autres mastodontes parcourent, jour et nuit, dans les deux sens, cet axe. Elles appartiennent aux nombreuses sociétés minières installées dans la Région de Boké mais aussi aux opérations des barrages hydroélectriques (Kaléta, Souapiti, etc.).
Ces dizaines de poids lourds circulent, sans cesse, quotidiennement, sur une chaussée dont la résistance n’est pas en rapport avec le rythme et la densité du trafic. Le bitume se fissure, se brise, part en lambeaux, provoquant de nombreuses ouvertures qui continuent de s’élargir et de s’approfondir faute d’entretien régulier aux normes convenues. Le bord de la chaussée devient de larges entrailles infranchissables. La route devient impraticable. Cela devient cauchemardesque lorsque deux poids lourds s’encastrent en un point de la route sans contournement. C’est l’embouteillage assuré pour des heures, parfois à la fin d’une journée de dur labeur, au moment où les usagers ont besoin d’un repos réparateur.
L’état calamiteux de la route et les désagréments qui en découlent amoindrissent l’impact positif de l’échangeur sur la fluidité du trafic, l’étiolement et la résorption de l’embouteillage sur l’axe de Dubréka. Pour rentabiliser cette belle œuvre qu’est l’échangeur Paul Kagamé, il est indispensable d’élargir au moins le tronçon Kagbélen-Dubréka et de le reprendre entièrement. Vu que c’est la Nationale qui parcourt la grande partie de la Basse-Guinée, mène à Boké, puis en Guinée-Bissau, Gambie et le Sénégal, il ne serait pas impertinent de transformer ce petit bout de chemin en une voie 2×2. Il faut toujours rêver. Le rêve n’est-il pas à la base d’une pléthore d’innovations et de belles œuvres qui révolutionnent le monde ?
Abraham Kayoko Doré