Les polémiques autour de la participation de la Guinée aux Jeux Olympiques de Paris ne s’amenuisent pas. Après les 7 milliards annoncés pour la délégation guinéenne, un ordre de mission, en faveur de Kéamou Bogola Haba, ministre de la Jeunesse et des Sports, son épouse Marie Tewa Keïta et leur enfant Alfred Bogola Haba, pour les JO de Paris suscite l’indignation sur les réseaux sociaux, alors que plusieurs entraîneurs des athlètes ne sont pas du voyage.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kéamou Bogola Haba a voyagé avec sa famille aux frais des contribuables guinéens pour participer aux Jeux Olympiques de Paris. Cette situation est particulièrement problématique puisque son fils, qui n’est ni athlète, ni entraîneur, ni employé du ministère fait partie de la délégation officielle avec tous les avantages associés, incluant primes et hébergement de premier ordre.
Le document signé du général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence de la République, met en lumière des pratiques controversées concernant la délégation guinéenne pour les Jeux de Paris 2024. L’ordre de mission prévoit « vingt-quatre 24 jours d’indemnités et des billets d’avion aller/retour pour chacun », ce qui a choqué de nombreux internautes dont les commentaires inondent les réseaux sociaux. Selon les informations, une dizaine de personnes sans lien direct avec les Jeux Olympiques ont également bénéficié de ces largesses. Pendant ce temps, certains entraîneurs d’athlètes guinéens n’ont pas pu faire le déplacement à Paris, privant ainsi leurs athlètes d’un soutien crucial pendant la compétition.
Contacté par Guineenews depuis Paris, le ministre Bogola Haba a tenté de se justifier : « Dans des grands évènements où l’image du pays est en jeu, il ne faut pas qu’un ministre voyage seul. » Il a ajouté : « Comme mon fils mineur (moins de 15 ans) devait faire dix jours de vacances avec nous, nous ne pouvions pas le laisser seul en Guinée ou le faire voyager avec nous sans le déclarer. Il retourne aux USA le 28 juillet 2024 pour rejoindre son club, le Red Bull New York, pour sa pré-saison en Allemagne. Il est dans la même chambre que nous à Paris. »
Cette situation est d’autant plus critiquée que, malgré les 7 milliards de francs guinéens dépensés pour ces Jeux Olympiques, les athlètes guinéens des disciplines individuelles sont arrivés à Paris sans leurs entraîneurs. Les autorités sportives et le Comité olympique ont préféré donner la priorité à d’autres personnes, négligeant ainsi l’encadrement technique nécessaire pour leurs athlètes.
Au JO de Paris, la Guinée est représentée par six athlètes dans des disciplines individuelles telles que le tir à l’arc, la natation, le judo et l’athlétisme. Selon le ministère de la Jeunesse et des Sports, la délégation guinéenne compte 144 personnes, dont 28 athlètes et 116 officiels. Cette répartition très controversée soulignant un manque de priorisation et de soutien pour les véritables acteurs des Jeux Olympiques.
Abdoulaye Bah