La Coupe du monde de handball démarré le 14 janvier, se poursuivra jusqu’au 2 février, entre le Danemark, la Norvège et la Croatie. Parmi les 32 équipes de la compétition, la Guinée, seule représentante de l’Afrique de l’Ouest, participait pour la première fois. Malheureusement, le rêve mondial du Syli senior s’est arrêté au tour préliminaire, après trois défaites consécutives.

Placés dans le groupe D, les Guinéens ont d’abord été dominés par les Pays-Bas (40-23) lors de leur première sortie. Leur deuxième rencontre face à la Hongrie s’est également soldée par une lourde défaite (35-18). Le dimanche 19 janvier, la Guinée a affronté la Macédoine du Nord dans un ultime effort, pour tenter de se qualifier, mais a été battue sur le score de 29 à 20.

Avec ces trois revers, la Guinée termine à la dernière place de son groupe, sans aucun point. Les Pays-Bas, leaders du groupe, ont accumulé quatre points, tandis que la Hongrie et la Macédoine du Nord suivent avec trois points chacun. Seuls les trois premiers de chaque poule accèdent au tour principal.

Des difficultés logistiques

La préparation et la logistique de l’équipe guinéenne ont été marquées par des imprévus. L’ordre de mission officiel indispensable pour participer est resté bloqué dans les locaux de la Primature, pendant trois mois avant d’être transmis à l’équipe quelques heures avant son premier match. Les frais d’hébergement de l’équipe en Croatie n’avaient pas été réglés à temps, menaçant les joueurs et le staff d’être expulsés de leur hôtel. Heureusement, un délai supplémentaire de 48 heures leur a été accordé pour régulariser la situation.

Enfin, plusieurs joueurs n’ont pu être alignés en raison de problèmes administratifs liés à leur qualification, ce qui a réduit les options disponibles pour le sélectionneur français Kevin Decaux. Pire, les joueurs et le staff technique n’auraient reçu aucune prime jusque-là.

Une élimination au goût amer

Malgré ces incommodités, Kevin Decaux a salué le chemin parcouru par son équipe : « J’ai un parcours atypique, je suis parti de pas grand-chose. Je ne viens pas du milieu fédéral. C’est la Guinée, qui a fait ce que je suis aujourd’hui. » Et d’ajouter : « C’est un rêve devenu réalité. L’apothéose d’une aventure humaine qui a commencé il y a douze ans avec les juniors. C’est une fierté, car on est partis de rien. Il n’y avait même pas d’équipe seniors ni de gymnase, on jouait en extérieur. On a tout construit de A à Z… Le handball est devenu le sport phare, car on est les premiers à aller au Mondial. Cela se développe à une vitesse extraordinaire… Il nous manque encore une belle infrastructure pour que les joueurs locaux aussi puissent faire de la formation. »

L’équipe guinéenne poursuivra son aventure en disputant la Coupe du Président à Poreč, en Croatie, pour les matches de classement (25e à 32e place). « Nous nous sommes fixé comme objectif de ne pas finir derniers. Nous ferons tout pour obtenir cette première victoire, » a affirmé Decaux.

Cette première participation mondiale a permis de mettre en lumière les besoins du handball guinéen, notamment des infrastructures modernes et un soutien administratif et financier, pour investir dans ce sport.

Abdoulaye Bah