En assemblée générale hebdomadaire le 25 janvier à Gbessia, le bureau politique du Rpg arc-en-ciel s’en est pris à Alhoussein Makanéra Kaké qu’il accuse de déstabiliser le parti. Il a aussi invité la justice à dire le droit dans l’affaire Ibrahima Kassory Fofana.

Alhoussein Makanéra Kaké, le leader du Front national pour le développement, ancien allié du Rpg, mobilise des gens en Haute-Guinée en faveur de la junte militaire, soupçonnée de vouloir s’éterniser au pouvoir. Il tente de convaincre les militants de l’ex parti au pouvoir de rejoindre le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD. Ce qui irrite Mohamed Lamine Kamissoko, du bureau politique du Rpg arc-en-ciel : « Nous ne savions pas qu’il y avait des traîtres parmi nous. Maintenant, nous le savons et nous les considérons comme des légionnaires politiques auxquels on a confié la mission de déstabiliser notre parti, mais nous les avons identifiés. » Il exhorte militants et sympathisants à ne jamais faire confiance à un leader qui affirme que « la politique n’est pas une religion ». Selon lui, ce genre de politicien s’illustre par leur instabilité, leur nomadisme politique, « ce sont des opportunistes. Nous connaissons les responsables et les militants fidèles au parti, nous connaissons aussi ceux qui ont changé de camp », déclare Kamissoko.

Il a salué la « responsabilité » des cadres du parti basés à Kankan ayant  refusé de suivre « le projet de déstabilisation du RPG » porté par Alhoussein Makanéra Kaké. « Bravo aux responsables du parti à Kankan. Il y a un certain nombre de responsables, anciens alliés du parti qui se disaient amis au président Alpha Condé, mais aujourd’hui, ils changent de veste pour le dénigrer et dénigrer le parti. Il y a des anciens maires dans le groupe qui demandent des rencontres avec nos responsables. Mais, avec la vigilance, la fidélité et la clairvoyance des responsables ils n’y ont pas réussi. » M. Kamissoko affirme que le groupe est doté des moyens pour sillonner le pays afin de déstabiliser le Rpg arc-en-ciel. Et d’appeler les militants à rester fidèles à Alpha Condé « solide et bien vivant et qui ne peut être remplacé » par quelqu’un d’autre à la tête du parti.

Dent contre Sayon Mara

Le représentant du Rpg au Conseil national de Transition, Sayon Mara, ne veut quitter l’institution, malgré les appels persistants du parti. « Nous allions accueillir notre représentant au CNT aujourd’hui, mais il n’est pas là. Il a fait son choix, pour le moment. Pourtant, il est parti là-bas au compte du parti. Quand on est en politique, on doit être fidèle, loyal et responsable. Lorsqu’on vous demande de revenir, on le fait avant de poser de questions. Mais, cela n’a pas été le cas », regrette Marc Yombouno, du bureau politique. Sayon Mara a déjà souligné qu’il n’est pas prêt à démissionner de son poste de Conseiller. « Si les représentants des Forces vives ont trahi leur parti d’origine, ils vont faire pire au CNT. Mais, pour le moment, nos portes sont largement ouvertes, Sayon Mara est militant. Peut-être, il comprendra », espère l’ancien ministre du Commerce d’Alpha Condé. 

L’affaire Kassory

Cinq ans de prison et cinq milliards de francs guinéens d’amende ont été requis contre Ibrahima Kassory Fofana dans l’affaire qui l’oppose au parquet spécial près la Crief. « Au Rpg arc-en-ciel, nous sommes républicains. Nous sommes favorables, comme toujours, à la lutte contre la corruption. Nous souhaitons que le droit soit dit, que la justice soit pour tout le monde. En cela, pour les faits de corruption, ce n’est pas le front ni le gros ventre de quelqu’un encore moins son habillement que l’on doit regarder, ce sont les preuves. Cela se fait sur la base d’une inspection, d’un contrôle, d’un audit assorti d’un rapport contradictoire. Le juge se sert de cela pour assoir sa conviction et établir sa vérité », explique Marc Yombouno.

Rappelons que le délibéré dans le procès d’Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre et Président du conseil exécutif provisoire du RPG arc-en-ciel, est prévu le 13 février prochain.

Yaya Doumbouya