Le Conseil National de la Transition, à l’occasion d’une plénière le 31 janvier, a autorisé la ratification du contrat de crédit acheteur N°3 entre la Guinée et BPI-France SA sur la fourniture d’un système de surveillance aérienne pour l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. L’institution a aussi revu la loi sur la construction de quatre hôpitaux régionaux.
La Guinée ne dispose actuellement d’aucun système de surveillance aérienne performant, en raison de la désuétude de ses infrastructures et du manque de ressources. Le CNT souligne la nécessité impérieuse de remédier à cette situation afin de garantir la souveraineté nationale, contrôler efficacement les frontières et prévenir les activités illégales.
Le projet présenté à nos conseillés nationaux prévoit l’installation et la mise en service d’un système de surveillance aérienne complet, comprenant un radar TRAC-NG, un centre militaire Skyview et un centre civil TopSky. Ce dispositif remplacera les équipements vétustes. Le système se décompose en plusieurs sous-systèmes : un radar, un centre des opérations aériennes militaires (AOC), un centre de contrôle du trafic aérien civil (ATC), un bâtiment de gestion et un système de communication avancé.
Le contrat commercial s’élève à 39 millions d’euros, il est financé en partie par un crédit acheteur de 37 millions d’euros et un prêt de 1,951 million d’euros auprès de la Société Générale. Une prime d’assurance de 11,76 %, soit 3,898 millions d’euros, sera également prélevée sur le montant du crédit acheteur, payable dès la signature.
Réglementer l’usage des drones
Avant l’adoption du projet, plusieurs points ont été soulevés par les conseillés du CNT. La mise en œuvre des conventions de crédits acheteur précédents, la transparence sur les composantes chiffrées du projet, la nécessité d’assurer une bonne exécution du contrat. Ils ont formulé des recommandations aux autorités : la mobilisation rapide de la contrepartie guinéenne, la garantie de la qualité des équipements, le respect des délais d’exécution et la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation rigoureux des travaux et du budget.
Les conseillés ont également dénoncé l’usage anarchique des drones en Guinée. Actuellement, quiconque peut utiliser un drone et capturer des images en tout lieu sans restriction. Cette situation pose un risque majeur pour la vie privée et la sécurité publique.
Pour faire face à la prolifération incontrôlée des drones, le CNT recommande la mise en place d’un cadre juridique précis. Ce cadre définirait les conditions d’usage, les sanctions en cas d’abus et renforcerait les contrôles afin de prévenir toute menace sécuritaire ou atteinte à la vie privée.
Le système de surveillance aérienne moderne permettra de sécuriser l’espace aérien, maritime et terrestre, tandis que l’encadrement de l’utilisation des drones garantira un usage responsable de cette technologie.
Un pas de plus vers la construction des hôpitaux régionaux
Le second point à l’ordre du jour, la Convention cadre de crédits signée entre la Guinée et BPI-France S.A. Elle devait repasser à l’hémicycle rectangulaire à cause d’une erreur qui s’est glissée dans l’intitulé. Une différence a été constatée entre l’intitulé inscrit et la formulation initialement prévue, ce qui a conduit à une demande de correction. Cette Convention, ayant fait l’objet d’un examen approfondi par le Conseil National de la Transition a été adopté.
L’erreur concerne une mention précisant que la Convention cadre de crédits vise la construction de quatre hôpitaux évolutifs, modulaires, industriels et durables en République de Guinée, alors que cette précision ne figurait pas dans l’intitulé original. Bien que cette modification soit purement formelle et n’impacte en rien le contenu de la Convention elle-même, elle nécessitait une procédure législative pour être corrigée. C’est dans ce cadre que le Ministère de l’Économie et des Finances a saisi le CNT afin d’obtenir cette rectification de l’intitulé.
Abdoulaye Pellel Bah