Alors que la délibération dans le procès contre Ibrahima Kassory Fofana était annoncée pour ce jeudi, la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) a repoussé l’échéance et le suspense de deux semaines. Les raisons.

A l’ouverture de l’audience ce jeudi 13 février, le juge a constaté l’absence du prévenu dans la salle. « Nous avons fait l’ordre d’extraction, les agents sont partis extraire le prévenu. Mais très malheureusement, il a déclaré qu’il ne peut pas se déplacer, il est malade », a précisé le procureur.

« A l’audience du 20 janvier 2025, cette affaire avait été plaidée par les parties et mise en délibéré pour décision être rendue à cette date. Mais, comme vous savez qu’il y a toujours des difficultés de calendrier à la Crief, la Cour s’est vu obliger de proroger le délibéré à la date du 27 février 2025 », a annoncé le juge.

L’ancien Premier ministre d’Alpha Condé qui ne s’est jamais présenté à l’audience depuis l’ouverture du procès le 15 mars 2023 est poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite…Lui et ses avocats dénoncent plutôt un procès politique pour justifier leur boycott des audiences.

La défense convaincue de la condamnation du prévenu

Me Sidiki Bérété, un des avocats d’Ibrahima Kassory Fofana, a assisté à l’audience de ce jeudi, sans revêtir sa robe. « On va laisser le temps au juge de décider souverainement. Souhaitons que la fumée soit blanche, que le droit triomphe », a-t-il réagi. Il ne se fait toutefois pas d’illusion quant à l’issue de l’affaire. « On reste ferme, notre client est malade et a besoin de se soigner. Monsieur Kassory est poursuivi pour le détournement d’un montant dont jusqu’à date 12 milliards de francs sont logés à la Banque centrale. Nous réitérons que les 3 autres milliards de francs, ont fait l’objet d’appel d’offres que l’actuel ministre de l’Energie a bénéficié pour entretenir l’ensemble des hôpitaux de la République. S’il est poursuivi pour cela, il est en détention politique. On attend sûrement une décision de disqualification taillée sur mesure. A part cela, mon client ne se reproche de rien. […] Notre lettre d’appel est déjà disponible parce que ce sera une condamnation politique pour le disqualifier. Mais cela ne marchera pas. »

L’avocat de l’État, Amadou Babaen Camara, ne trouve pas à redire quant à la prorogation du délibéré : « Je comprends que la Cour est submergée, le président en charge du dossier siège devant la Chambre d’instruction et est assesseur devant une autre composition. Nous avons foi en la justice. Et le législateur nous donne des voies de recours lorsqu’on n’est pas d’accord avec une décision de justice. »

Diawo Labboyah