Sous l’impulsion du Mouvement national des enseignants de Guinée, des milliers d’enseignants se sont mobilisés à travers le pays le lundi 21 avril, pour célébrer ce qu’ils qualifient “d’acquis du CNRD”. L’initiative visait à saluer « les efforts engagés pour améliorer l’accès à l’éducation, l’enseignement et la gouvernance du système éducatif ».
De Pita à N’Zérékoré, en passant par Mamou, Kissidougou, Guékédou, Faranah, Kindia, Boffa, Coyah ou encore Conakry, les enseignants sont descendus dans les rues, vêtus majoritairement de T-shirts blancs à l’effigie du Président de la transition, munis de pancartes, ont exprimé leur reconnaissance envers le CNRD (Comité national pour le rassemblement et le développement).
À Conakry, les enseignants ont marché du Pont 8 novembre au Palais du Peuple, en présence du Premier ministre, du président du Conseil national de la transition, du ministre directeur de cabinet et plusieurs ministres. Là, ils se sont réjouis de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail et de la qualité de l’enseignement. Parmi les avancées saluées, il y a la relance des « inspections pédagogiques et administratives ayant touché plus de 25 000 enseignants et environ 11 000 encadreurs, ainsi que la moralisation des examens nationaux, désormais organisés sans fuite de sujets ni fraude massive.»

Mohamed Franck Bangoura, porte-parole des enseignants a également mis en lumière « l’intégration de l’éducation comme deuxième pilier du programme Simandou 2040, la construction et la rénovation d’infrastructures scolaires sur l’ensemble du territoire, le recrutement de plus de 12 000 enseignants aux niveaux national et communal, l’extension des cantines scolaires pour favoriser un meilleur apprentissage, ainsi que la relance des visites médicales systématiques dans les écoles pour garantir la santé des élèves.»
Encore et encore
Cette fête a également connu la présence de l’intersyndicale de l’éducation. Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG, a salué les revalorisations salariales obtenues sous l’ère CNRD : « Une augmentation salariale de 35 % en janvier 2024, avec un échelonnement jusqu’en juin 2025 ; une hausse de 50 % des primes de logement et de transport ; une allocation familiale portée à 25 % ; l’ajout de quatre échelons grâce à l’action syndicale ; et une prise en charge de 80 % des frais de santé par la Caisse nationale de prévoyance sociale. Nous saluons aussi le renforcement du dialogue social, qui reste un pilier de ces avancées. » Mais la syndicaliste rappelle que le corps enseignant a encore des attentes : « Nous demandons le déblocage des salaires suspendus, la construction de logements sociaux pour les enseignants, la mise en œuvre d’une gouvernance participative, la révision du statut particulier de l’enseignant, notamment dans l’enseignement technique et professionnel, ainsi que le recrutement des enseignants contractuels de Conakry et ceux non retenus lors des précédents recrutements. »
Kadiatou Bah a aussi évoqué le cas du statut particulier des enseignants du pré-universitaire. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah promet de s’impliquer activement pour la resolution de ce point.

Des promesses
Le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Jean Paul Cedy a salué la mobilisation : « Vous avez montré que, unis, nous devons réussir. Vos syndicats l’ont dit : ensemble, nous vaincrons. Et cette union va au-delà du corps enseignant. C’est toute la nation qui est concernée. La préoccupation majeure du gouvernement est de redonner toute la dignité que mérite cette noble profession. Une dignité qui passe par la qualité de vie, la qualité de l’enseignement, et celle de notre système éducatif.»
A cette rencontre, les enseignants ont évoqué comme perspectives le recrutement de 19 316 nouveaux enseignants, l’élaboration de nouveaux programmes basés sur le Curriculum par objectifs de compétences (COC) dès 2025, et la diversification des filières au secondaire pour mieux les adapter à l’enseignement technique et supérieur.
Abdoulaye Bah