Le décès du Pape François, le 21 avril, marque une nouvelle page de l’histoire de l’Église catholique. À 88 ans, le souverain pontife a quitté ce monde après un accident vasculaire cérébral survenu dans sa résidence de Sainte-Marthe. Alors que le Vatican s’apprête à convoquer un conclave pour désigner son successeur, un nom revient avec insistance : celui du cardinal guinéen Robert Sarah.

Un prince de l’Église discret mais influent

Originaire de Ourouss, un village de Koundara, le cardinal Robert Sarah est l’une des figures les plus respectées de la hiérarchie catholique. Théologien rigoureux, homme de prière et de silence, il fut préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements de 2014 à 2021, avant de se retirer dans une discrète réserve, sans jamais cesser d’être écouté à Rome et au-delà.

Son approche résolument conservatrice sur les questions liturgiques, éthiques et sociales en fait un repère pour les catholiques traditionnalistes. Mais c’est surtout sa spiritualité profonde, son humilité et sa fidélité inébranlable à l’Évangile qui lui valent une grande admiration.

Une voix du Sud dans un conclave globalisé

Dans un monde où l’Afrique devient un poumon de la foi catholique – avec des Églises dynamiques, de jeunes vocations et une ferveur palpable – l’élection d’un pape noir, africain, ne relèverait plus du symbole mais de la légitimité historique. Robert Sarah incarne cette Afrique catholique pieuse, fidèle et universelle.

Certes, certains analystes évoquent des résistances au sein de la Curie, tant pour des raisons idéologiques que géopolitiques. Mais ce serait faire peu de cas du charisme sobre et de la stature internationale de ce cardinal africain, multilingue, fin connaisseur des arcanes vaticanes et défenseur d’une Église enracinée dans la tradition.

Un moment de vérité pour l’Église

Alors que les défis de la foi s’intensifient — relativisme, sécularisation, crises internes —, beaucoup voient en Robert Sarah l’homme de la situation. Un pontife africain, porteur d’une parole ferme mais compatissante, enraciné dans la souffrance du monde, familier de la persécution et messager d’espérance.

Si le conclave qui s’annonce devait porter son choix sur cet homme de Dieu, l’Église universelle pourrait s’offrir non pas une rupture, mais une respiration : celle du silence habité, de la tradition assumée, et du Sud global prenant sa place dans la gouvernance de la foi. L’Afrique attend. Le monde observe. Le Saint-Esprit décidera.

Sambégou Diallo