L’Union des forces démocratiques de Guinée avait prévu d’organiser, le 29 avril, la passation de service entre ses cadres, récemment débarqués de leurs postes, et leurs remplacements. La cérémonie n’a pas eu lieu, elle risque de ne jamais se tenir.

La méthode utilisée par les responsables de l’UFDG pour inviter Mamadou Maladho Diallo, Joachim Baba Millimouno et Cellou Baldé à aller passer le témoin laissait déjà présager le refus de ces derniers de répondre présents. Les désormais ex-coordinateur des fédérations de l’intérieur, trésorier et coordinateur de la Cellule de communication du parti ont décidé de bouder l’événement. Ils ont usé de la même procédure que l’UFDG pour répondre aux invitations qui leur ont été préalablement déposées par un huissier de justice. « Moi, je n’y vais pas parce que ces gens (UFDG) se comportent comme si on était des ennemis. Ils veulent utiliser cette passation pour nous humilier, en mobilisant des jeunes qui vont nous insulter, nous traiter de tous les noms d’oiseaux. Nous ne leur offrirons pas cette occasion », explique Joachim Baba Millimouno, ex-coordinateur de la Cellule de communication de l’UFDG.

Une farce ?

La cérémonie était prévue pour permettre à Kalémodou Yansané, Abdoulaye Bah et Souleyemane Souza Konaté de prendre officiellement fonctions. Ils remplacent respectivement Maladho Diallo, Cellou Baldé et Joachim Baba Millimouno. En réalité, les cadres nouvellement promus exercent déjà pleinement leurs nouvelles fonctions. Et à voir de plus près ce qui se passe, l’on a comme l’impression que la cérémonie était annoncée juste pour faire monter les enchères. Ce 29 avril, aucun dispositif, ni au QG ni au siège du parti, n’annonçait les couleurs de l’événement. Nul au sein du parti n’était disposé à dire quand et comment allait-il se dérouler. Les vice-présidents, Fodé Oussou Fofana et Kalémodou Yansané n’en étaient même pas informés : « Je suis vice-président, je ne m’occupe pas de ces détails, contactez Aliou Condé, secrétaire général, ndlr », déclare Fodé Oussou Fafana. Kalémodou Yansané lui, séjourne actuellement à l’étranger : « Donc c’était prévu aujourd’hui ? Moi, je suis à Paris ».

Cérémonie envoyée aux calendes grecques

Et dire que Kalémodou Yansané était concerné par la passation ! Quant à Souleymane Souza Konaté, il se la coule douce au Sénégal. Et pourtant, il était doublement concerné par l’événement annoncé : c’est son service qui a expédié les invitations controversées et lui-même devait officiellement prendre fonctions. Mais Konaté était, ce 29 avril, en compagnie de Cellou Dalein Diallo, loin de Conakry : « Cette audience avec un homme d’État aussi déterminé que combatif, et manifestement prêt à assumer les plus hautes responsabilités de sa nation, fut particulièrement marquante. Pour nous, ses lieutenants, son énergie communicative, sa vision claire et sa constance inébranlable représentent une source d’inspiration profonde et une motivation sans cesse renouvelée », écrit-il sur les réseaux sociaux. Abdoulaye Bah, nouveau coordinateur des fédérations de l’intérieur n’était pas non plus au courant. Le secrétaire général de l’UFDG, Aliou Condé, censé organiser la passation, ne sait pas lui aussi ce qui s’y passe : « J’en ai entendu parler, mais je ne sais pas si elle a lieu ou non. »

Les responsables du parti ignorent si la passation de service va, un jour, avoir lieu. Mais Souleymane Souza Konaté jure qu’elle n’est que reportée.  

Yacine Diallo