Le 4 juillet, les membres du CNRD et du goubernement se sont réunis en conseil interministériel, autour du Premier ministre, Amadeus Oury Bah. Ils ont planché sur les voies et moyens à mettre en place pour vulgariser au maximum le projet de la nouvelle Constitution. A plus de deux mois du référendum de septembre prochain, le PM et ses amis affûtent déjà les armes pour un nouveau round de champagne avant leurre.
Cuisiné loin des regards même de certains CNTêtards, le projet de la nouvelle Constitution a été transmis au Prési de la transition, lors d’une cérémonie solennelle, par le boss du CNT, Dansa Kourouma. Le CRND ne veut pas perdre de temps. Lui qui semble se satisfaire du texte hâte les pas pour le vulgariser. Fait rare, un conseil interministériel a réuni le Premier ministre, les membres du goubernement, les poids lourds du CNRD, de la Présidence de la République, Amara Cas-marrant et Djiba Diakité, notamment. Un seul poing au menu : la vulgarisation de la nouvelle Constitution dans le but, pour les autorités de la transition, d’obtenir un « Oui » à la soviétique le 21 septembre prochain : «À partir de maintenant, le gouvernement prend le relais pour permettre à tous nos compatriotes, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de s’approprier le contenu de ce texte fondateur», déclare le PM, à l’issue du cancan.
Une nouvelle campagne semble se profile à l’horizon. Dans les prochains jours, les pontes du régime vont inonder Cona-cris et les buissons de l’intérieur, pour convaincre le populo d’approuver le texte: «Nous allons, d’ici le début de la semaine prochaine, mettre toutes les dispositions en place pour que partout, que ce soit dans les villes ou dans les campagnes, dans les écoles, dans les casernes, à l’étranger pour que soit organisée une large campagne d’information et de sensibilisation.»
Le PM estime qu’une telle démarche est nécessaire pour que le populo ne rate pas l’occasion de doter le bled d’une Constitution garantissant la stabilité: «Nous voulons que nos compatriotes sachent quel projet leur sera soumis afin que le 21 septembre 2025, en toute connaissance de cause, par leur voix, ils expriment leur volonté d’avoir des institutions stabilisées, un État démocratique, un État qui prend en charge l’ensemble de son histoire.»
Cette démarche c’est du déjà-vu. Fin 2024, des ministres et des membres du Conseil national de la transition ont sillonné l’arrière bled, avec tambours et trompettes, pour « vulgariser » le même texte.
Yacine Diallo