Le 12 août, officiers d’état civil, administrateurs locaux, agents de décentralisation, cadres de départements sectoriels ainsi que partenaires techniques et financiers ont célébré en différé la Journée africaine de la décentralisation et de l’état civil.

L’Afrique a commémoré le 10 août, la Journée de l’enregistrement des faits d’état civil et de l’établissement des statistiques de l’état civil (CRVS). Pour la huitième année consécutive. Ce que d’aucuns jugent comme « un symbole de la volonté des gouvernements africains à lutter contre le « scandale de l’invisibilité » sur le continent. » Elle a été fêtée sous le thème : « L’enregistrement des faits d’état civil comme fondement des infrastructures publiques numériques et des systèmes d’identité juridique numérique en Afrique. » Quant à la journée de la Décentralisation, elle a été célébrée sous le thème: « Construire des communautés résilientes par la décentralisation inclusive et le développement équitable. »

En Guinée, la 8ème journée africaine de l’état civil est célébrée sous le thème : « Le Registre National de l’état civil (RNEC) comme fondement des infrastructures publiques numériques et des systèmes d’identité juridique numérique en Guinée ». La 13ème édition de la journée africaine de la Décentralisation et du Développement local a été célébrée sous le Thème : « Construire des communautés résilientes par la Décentralisation inclusive et le développement équitable ».

Cette célébration conjointe a été présidée par le Secrétaire gênant du ministère de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, Mohamed Sikhé Camara. Pas que de la fête. Des échanges ont axés aux bilans, aux défis et aux perspectives de la décentralisation, du développement local et de l’état civil. Une remise à jour des officiers d’état civil, suivie des panels sur le développement local et la décentralisation ont été animés.

Pour Mohamed Sikhé Camara, les thèmes traduisent la volonté de la Guinée à mettre en œuvre une politique ambitieuse de décentralisation, de développement local et de modernisation de l’état civil, pour rapprocher l’administration au populo, renforcer les compétences des collectivités et garantir l’inclusion sociale. Le Prési de la transition entend, rapporte-t-il, poser les bases de la refondation de l’État par l’amélioration de la gestion des affaires locales, la révision du cadre légal et institutionnel de l’enregistrement des faits d’état civil, la mise en place d’un registre national d’état civil performant et adossé à un numéro personnel d’identification. Le tout, pour garantir des actes d’état civil fiables, sécurisés et accessibles à tous. Il s’agit notamment de l’acte de naissance numérique, de l’acte de mariage, le certificat de décès.

« Sous le Comité national du rassemblement pour le développement, des avancées notables ont été obtenues : le passage à 375 communes (contre 335 auparavant Ndlr), la mise en œuvre effective du Fonds national développement local, du Fonds de développement des communes de Conakry, du Fonds de développement économique local », égrène-t-il. Même que l’adoption des textes renforcera les compétences, l’autonomie et les ressources des collectivités locales.

Outil indispensable au développement

Aboubacar Biro Condé, le coordinateur du Programme national de recensement administratif à vocation d’état civil (PN-RAVEC), martèle que l’état civil est le socle de toute société organisée. « C’est un outil fondamental pour l’identification juridique, la protection des droits humains et le développement durable. La Guinée est appelée à défendre et à protéger le système d’enregistrement des faits d’état civil, ainsi que ses statistiques vitales afin de faciliter la reconnaissance de l’identité légale de toutes les personnes, de la naissance au décès, mais aussi la disponibilité des données pour orienter la planification des politiques publiques, la prise de décision, la bonne gouvernance, entre autres. L’enregistrement universel, permanent et obligatoire des faits d’état civil est un droit fondamental. » Même que la Guinée s’engage à réformer ses services d’état civil, à numériser les registres, à former les agents, à impliquer les collectivités locales et à sensibiliser la population à travers le PN-RAVEC.

Sécuriser les systèmes d’identification

Le Registre national d’état civil permettra d’établir des actes d’état civil numérisés, d’attribuer un numéro personnel d’identification à chaque citoyen, de viabiliser, centraliser et sécuriser les actes, mais aussi d’alimenter le Registre national des personnes physiques. Cela permettra, selon Mohamed Sikhé Camara, un échange sécurisé des données entre les différents systèmes connexes : santé, éducation, fonction publique, sécurité sociale, télécommunications, casier judiciaire central, fichier électoral, permis de conduire, carte d’identité, passeport…

Florina Costica, la représentante de l’Union européenne (UE), a indiqué qu’un système d’état civil solide et fiable demeure la porte d’entrée vers l’exercice des droits fondamentaux d’un individu. Elle ajoute que la décentralisation joue un rôle clé, elle rapproche le service public aux citoyens. « Le projet de digitalisation de l’état civil, mis en œuvre par Enabel en Guinée, est un engagement sur la durée, fondé sur des résultats congrès et partagés. La première phase s’est déroulée de 2021 à 2024, avec 4,5 millions d’euros de l’UE. Elle a posé les bases. Nous avons numérisé et sécurisé plusieurs centaines de milliers d’actes, créé une base de données centrale, équipé les sites pilotes et équipé les agents », conclut-elle.

La célébration s’est poursuivie par des panels comme celui sur « le système d’état civil en Guinée », en soulignant les avancées et les défis en matière de digitalisation, les mécanismes d’interopérabilité avec d’autres systèmes administratifs, et la stratégie de décentralisation des services.

Yaya Doumbouya