Le Syli local a été éliminé le 15 août en phase de groupe à la huitième édition du CHAN coorganisée par le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Une défaite qui s’apparente en quelque sorte au livre du professeur américain Howard Storm, « Voir Paris et Mourir ». Après avoir raté l’édition précédente en Algérie, on pensait que Le Syli local allait au moins rééditer la performance de l’édition 2020, dont le Cameroun était le pays hôte. Cette année-là, la Guinée a été troisième en se payant le luxe de battre le pays organisateur (2-0) lors du match de classement.

Placée dans le groupe C à la suite du tirage au sort, en compagnie de l’Algérie pays hôte de la dernière édition en 2022, de l’Afrique du Sud, du Niger et de l’Ouganda un des coorganisateurs de la présente édition, il faut souligner de prime abord que les pronostics donnaient pour favoris de ce groupe, l’Algérie et l’Afrique du Sud. Une autre singularité à souligner, la Guinée figurait dans les deux groupes à cinq équipes au lieu de quatre. Malgré la configuration particulière du format de la compétition, le règlement stipulait quand-même la qualification des deux premiers de chaque groupe. Une disposition qui exigeait donc des équipes à cinq, d’éviter autant que faire se peut plus d’une défaite, pour prétendre à une qualification.

La délégation sportive de la Guinée savait donc à quoi s’en tenir. Pour occuper l’une des deux places qualificatives, il fallait ainsi engranger le maximum de points, afin d’être à l’abri de calculs incertains. Si la première journée s’est bien passée pour le Syli local, qui est venu à bout du Niger (1-0), la suite de la compétition a été catastrophique avec à la clé deux défaites : successivement (0-3) face à l’Ouganda et l’Afrique du Sud (1-2).

Ces résultats techniques obligeaient la Guinée à battre impérativement l’Algérie vendredi 15 août, pour rester dans la course à la qualification. Ce dernier match qui avait l’allure d’une finale pour la Guinée scella notre élimination, suite au nul (1-1) concédé à l’Algérie. Ainsi, avec une victoire, deux défaites et un match nul, la Guinée quitte avec bien des regrets cette compétition. Pour une fois, il faut souligner que cette équipe locale a été aux petits par la fédération. En effet, le COMEX a renoncé aux fenêtres FIFA du mois de juin avec à la clé deux matches amicaux, pour se consacrer aux préparatifs du Syli local. Dans cette veine, trois stages ont été successivement effectués à Dakar, au Maroc et au Cameroun avant de rallier l’Ouganda.

Un échec qui appelle des mesures à prendre…

A la suite de la contreperformance, les regards sont désormais tournés vers la Fédération guinéenne de football, qui une fois le rapport technique du sélectionneur reçu, devrait prendre avec objectivité et sérénité, des mesures susceptibles d’assurer une prochaine qualification couronnée de résultats remarquables. Le championnat national professionnel de ligue 1 étant le vivier de la sélection nationale, les clubs qui l’animent méritent d’être mieux structurés en termes d’infrastructures, de management et de budget conséquent avec un accompagnement et un soutien de partenaires et sponsors. Le professionnalisme exige des critères bien précis, si l’on veut avoir des joueurs capables de soutenir la concurrence au plan continental. La problématique interpelle la fédération et la direction technique nationale en charge de la politique de développement de la discipline.

Thierno Saïdou Diakité