Coincée à Kampala depuis l’élimination du Syli local le 15 août, dès la phase de groupes du Championnat d’Afrique des nations, la délégation guinéenne est finalement rentrée au bercail dans la nuit du 25 août. Un retour qui cache mal la longue traversée du désert pour les joueurs, encadreurs, supporters et journalistes pendant ce séjour ougandais.   

Après plusieurs reports, la délégation guinéenne a finalement quitté l’aéroport d’Entebbe le dimanche 24 août aux environs de 20 heures, à bord d’un un Airbus A340-300 de Hi Fly Portugal, (compagnie aérienne portugaise spécialisée dans l’affrètement). Les Guinéens sont arrivés à Conakry à 3h15 du matin.

En Ouganda, où s’est disputée une partie du CHAN, le séjour des Guinéens a duré bien plus longtemps que prévu, malgré une élimination précoce (deux défaites, un match nul et une petite victoire). Faute d’avion, la délégation guinéenne a dû prolonger son séjour contre son gré. Pendant ce temps, au ministère des Sports, à la Fédération guinéenne de football, c’était la cacophonie. Personne ne savait comment sortir du bourbier de Kampala. Entre le retrait du bus affrété par la CAF aux joueurs, le changement forcé d’hôtel, les embarquements manqués et les attentes interminables à l’aéroport, la mésaventure a laissé plus qu’un goût amer.

À qui la faute ?

À l’aéroport Ahmed Sékou Touré de Conakry, le ministre des Sports, Kéamou Bogola Haba, fortement critiqué pour sa gestion de ce dossier et ses sorties à l’emporte-pièce, s’est dit soulagé : « Avoir plus de 200 de nos compatriotes hors du pays, il fallait les faire revenir sains et saufs. La principale question était comment le faire dans la mesure où nous n’avons pas d’avion », a-t-il déclaré, accusant au passage l’absence d’une flotte nationale depuis la liquidation d’Air Guinée. Il a confirmé que la compagnie émiratie initialement chargée du vol n’avait pas tenu ses engagements, ce qui aurait occasionné un retard supplémentaire. Il ne fait cependant aucun commentaire sur les tâtonnements et la mauvaise préparation du département concernant ce voyage.   

Bogola Haba justifie l’autre côté du retard par le fait que « les formalités de survol et d’atterrissage des territoires étaient nécessaires. C’est ce qui a pris deux à trois jours. Il était important pour nous d’être compréhensifs avec notre partenaire (SMC Négoce) et de trouver une solution.» Pour accueillir la délégation, le ministre était accompagné d’Ibrahima Barry dit « Blasco », secrétaire général de la Fédération guinéenne de football, qui, lui-même deux jours plutôt, ne savait rien sur le vol retour de la délégation guinéenne.

Pendant ce temps, les autorités sportives préparent déjà le déplacement de l’équipe nationale A, attendue à Kampala à partir 5 septembre pour affronter la Somalie lors de la 7e journée des éliminatoires du Mondial 2026, l’Algérie à Casablanca le 8 septembre. Espérerons que le fiasco logistique du Syli local en Ouganda ne se reproduira pas avec la sélection A.

Abdoulaye Bah