Le 13 septembre, l’artiste chanteuse Djelykaba Bintou Kouyaté, s’est produite au Palais de la culture de Treichville, à Abidjan. La Guinéenne, pour son « concert Renaissance acte 2 », a fait Sold Out, faisant bouger plus de 4 000 spectateurs. Un spectacle digne d’une rock star.     

Dans un Palais de la culture plein à craquer, celle qui se fait appeler « Reine de la musique Guinéenne » a fait hisser haut le rouge, jaune et vert. Placé sous le haut parrainage de la ministre Ivoirienne de la Femme, de la famille et de l’Enfant, Nasseneba Touré, le concert soirée baptisé « Renaissance Acte 2 » n’était pas qu’une simple soirée, c’était plutôt une déclaration d’amour à la musique Mandingue, une célébration de la féminité africaine et une ode à la fraternité ivoiro-guinéenne.

À 21h 10 mn, lorsque les projecteurs de la salle s’éteignent brusquement. Un silence électrique parcourt la foule, dans un éclat de lumière rouge et or, est apparue la « Patronne » de la musique mandingue guinéenne, Djelykaba Bintou. Une entrée flamboyante aux couleurs de la Guinée.

La patronne apparaît dans une combinaison rouge pailletée, ceinturée à la taille, sublimée par un manteau spectaculaire à franges évoquant des plumes, Djelykaba Bintou surgit au rythme de « La Guinée est un paradis ». Sous un tonnerre d’applaudissements, la salle chavire. Des drapeaux guinéens s’agitent, ça chante, ça danse, comme si l’artiste n’avait eu besoin que d’une note pour embraser les cœurs. Djelykaba Bintou a incarné la fierté nationale, la modernité et le dialogue avec les traditions. La patronne a, pour entrer, plongé le public dans un voyage musical où se croisent ses plus grands tubes à succès. « Toi ou rien », « Love éternel », « Afolè », « Bébé gâté ». La chanteuse ne se contente pas de chanter : elle partage, elle vit chaque note, chaque parole, en parfaite symbiose avec un public largement féminin, venu de tous les horizons.

« Je ne pensais pas pouvoir faire ça un jour »

Une petite pause et Djelykaba Bintou réapparaît, vêtue d’un pantalon large et d’une veste ample, coiffée d’un chapeau à larges bords, en larmes, elle s’agenouille devant le public pour le remercier. « Laissez-moi vous dire, merci ce soir, je ne pensais pas pouvoir faire ça un jour, parce que je suis une femme. On pense que nous femmes, nous sommes vieilles, on est incapables ou nulles, mais ce soir, vous m’avez démentie. Nous, femmes, pouvons faire tout ce qu’on veut. » Cette partie du spectacle est dédiée au brassage culturel entre la Guinée et la Côte d’Ivoire. Ses danseuses, également habillées en noir et blanc, fusionnant les deux influences, enchaînent des chorégraphies mêlant rythmes mandingues, zouglou et afrobeats. Le public, conquis, répond par des cris, des ovations et des danses improvisées dans les travées.

Les morceaux « Jeune dame », « M’affaire Mara », « N’kelenta » s’enchaînent. Chaque titre est un coup de fouet, une montée en intensité qui porte le concert vers son apogée.
L’artiste a montré sa capacité à créer une intimité avec chaque spectateur. À plusieurs reprises, elle tend le micro au public, échange des regards complices, danse avec ses fans.

À travers ce concert, Djelykaba Bintou a confirmé son statut de « patronne » de la nouvelle scène féminine guinéenne. Elle a produit à Abidjan l’un des plus grands concerts de l’année. A l’issue du concert, sur sa page Facebook, elle s’est empressée de remercier ses fans : « On l’a fait pour le pays. Merci à la Guinée, à la Côte d’Ivoire, Merci au patronat ».

Kadiatou Diallo