48 heures après le référendum du 21 septembre, Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’exprime. Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook le 23 septembre, l’opposant, ayant appelé au boycott, dénonce une « mascarade ». Il demande à la communauté internationale de ne pas cautionner un tel passage en force.

Le président de l’UFDG, en exil plus de deux ans, n’est pas allé de main morte pour s’en  prendre à la Direction générale des élections qui a publié un taux de participation d’au moins 91,4%. Cellou Dalein Diallo dément : « Il n’y a pas eu de vote. » Il félicite d’ailleurs les Guinéens ayant répondu « à l’appel des Forces vives de Guinée (FVG) en refusant  de s’associer à cette mascarade référendaire et de contribuer ainsi à un nouveau coup d’Etat contre la démocratie et la souveraineté populaire. » Pour lui, le référendum n’est rien d’autre qu’une « légitimation à la kalachnikov, un blanchiment du coup d’Etat. » Selon lui, jamais, depuis 1990, « une participation à un scrutin national n’a été aussi faible. » Et de dénoncer de « graves » manquements  dans l’organisation du scrutin référendaire : «  violation du secret de vote et de coupure d’internet pour museler l’information. Le peuple a tranché par son absence. Ce référendum a été un échec. »

« Nous aurons le dernier mot »

Le leader de l’UFDG promet que Mamadi Doumbouya, « ne réussira jamais son nouveau coup d’Etat pour détruire les acquis démocratiques obtenus dans la sueur et le sang du peuple. » Il ajoute que, ni « les armes, les intimidations, les assassinats, les disparitions forcées, les détentions arbitraires ou encore les violences physiques et morales exercées sur les citoyens n’ébranleront sa détermination à libérer son pays de la dictature. Nous aurons le dernier mot et serons victorieux parce que nous sommes déterminés à défendre, si nécessaire au prix de nos vies, la vérité, la justice et l’intérêt supérieur de notre nation. »

Cellou Dalein Diallo dénonce le déploiement massif d’un « arsenal de guerre impressionnant pour répandre la peur et la désolation. » Pour lui,  au gré de leur volonté, des fonctionnaires ont été mobilisés pour ce référendum. Et ce n’est pas tout : « Des ressources considérables ont été utilisées pour acheter la conscience des leaders d’opinion. Ce sont des signes éloquents de la fébrilité des dirigeants », souligne le président de l’UFDG.

CEDEAO, UA, ONU interpellées

Le président de l’UFDG demande à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA), l’Organisation des Nations unies (ONU) ainsi que tous les partenaires bi et multilatéraux de la Guinée de ne pas « cautionner cette mascarade, à ne pas désavouer le peuple de Guinée et à ne pas soutenir la junte dans sa volonté de confisquer le pouvoir. »

Dans la soirée du 21septembre, l’ancien Président Alpha Condé s’était félicité aussi sur sa page Facebook du « boycott massif et impressionnant du prétendu référendum imposé par la junte. » Selon lui, ce rejet massif est une « victoire éclatante du peuple ».

Souleymane Bah