Au lendemain de l’organisation du référendum du 21 septembre, le Forum des forces sociales de Guinée (FFSG) exprime son profond regret face au déroulement du processus le qualifiant de « manipulation » et d’« exclusion ». Dans sa déclaration du 22 septembre, l’ONG dénonce plusieurs irrégularités, malgré les multiples appels à la transparence et à l’équité dans l’organisation de ce scrutin.
Selon le Forum, cet ensemble d’irrégularités jette un doute sérieux sur la validité des résultats, notamment avec l’absence d’observateurs indépendants, qu’ils soient nationaux ou internationaux. « Aucune organisation de la société civile, ni d’institution nationale ou internationale, y compris l’ONASUR, la CEDEAO/UA, n’a pu déployer des observateurs sur le terrain permettant d’apprécier le scrutin », lit-on dans le document. Soulignant que cette absence remet en cause la fiabilité des résultats du scrutin, fournis par la Direction générale des élections (DGE) ou d’autres autorités. Il déplore aussi ce qu’il qualifie de « manque de transparence » tout au long du processus. « De l’établissement du fichier électoral jusqu’ au décompte, aucun acteur de la vie publique, que ce soit les partis politiques, les organisations de la société civile ou les partenaires, n’a eu de droit de regard sur le processus, hormis l’administration publique et ses accessoires politico électoraux », déclare le FFSG.
L’ONG affirme que le faible taux de participation serait dû à des « menaces exercées sur la population la veille, selon lesquelles qu’à défaut d’un cachet « A VOTÉ » sur la carte électeur, il n’y aura aucune possibilité d’accéder aux services publics. » Le FFSG fustige également une « modification suspecte des procès-verbaux dans certains bureaux de vote, en complicité avec les responsables locaux, depuis le premier communiqué de la DGE annonçant la prolongation du temps de vote. »
Pour le forum, la gestion financière du scrutin suscite des inquiétudes. « Il n’y a aucune information vérifiable disponible sur le budget alloué au référendum et sa gestion », ajoutant que de nombreuses primes d’agents électoraux restent impayées.
Le Forum s’insurge contre la coupure d’Internet, une mesure qu’il considère comme un moyen de « masquer des réalités du terrain » et d’empêcher la circulation libre de l’information pendant le scrutin.
Il appelle les organisations locales et internationales à s’abstenir de toute authentification du processus électoral, arguant que le « scrutin ne repose sur aucune logique de transparence, d’inclusion politique et d’équité ».
Mariama Dalanda Bah